jeudi 16 mars 2017

Why? - Moh Lhean [Joyful Noise]

Ça ne sera donc pas pour cette fois. Pourtant, j’y ai cru. Mais non. Héros de mes années 2000 avec ‘Oaklandazulasylum’ et surtout ‘Elephant Eyelash’ (on aurait pu mettre ‘Alopecia’ et ‘Eskimo Snow’ aussi dans le lot), sans doute l’album pop de la décennie, Yoni Wolf, l’homme derrière Why?, n’a depuis cessé de me décevoir. Comme s’il avait perdu le mojo.

Entendons-nous bien : les disques de Why? depuis ‘Eskimo Snow’ ne sont pas mauvais, il y a toujours une chanson à prendre, quelques élans qui voient Yoni Wolf et ses acolytes retrouver leur lustre d’antan. Mais au final, leurs disques sont devenus quelconques.

Cinq ans après ‘Mumps, Etc.’, trois après un ‘Golden Tickets Ep’ que je n’ai même pas écouté, j’ai eu envie d’y croire à l’annonce de la sortie de ‘Moh Lean’. Parce qu'ils ont pris leur temps. J'ai eu envie d’espérer un retour de l’inspiration. Alors qu'en fait, non. Enfin, pas vraiment.

‘Moh Lhean’ n’est pas un mauvais album. Comme sur ses prédécesseurs, on y trouve quelques chansons bien troussées (Easy, en écoute ce jour, This Ole King, Proactive Evolution au hasard) mais l’ensemble manque de corps et de mélodies marquantes. Trop « acoustique », avec un singulièrement de rythme, il souffre surtout d'une production insipide, passe-partout et sans relief ; 'Moh Lhean' sonne à mes oreilles comme un disque d’easy-listening dont le seul intérêt est d’habiller une pièce silencieuse et vide de quelques notes de musique. Bref, inoffensif.

Mon avis très mitigé sur cet album me fait me poser quelques questions, tant les chroniques à son sujet sont globalement très positives (de Pitchfork à The Line of Best Fit en passant par PopMatters) voire dithyrambiques (je vous conseille celle de Greg Bod chez Benzine). Peut-être que j’en attends trop de Why?. Peut-être que j’espère retrouvé le Yoni Wolf foutraque de ‘Oaklandazulasylum’ ou celui emballant de ‘Elephant Eyelash’, disque rempli de petits détails pop dans tous les coins, de mélodies enivrantes, mix absolument parfait entre une virtuosité pop et une voix (de canard) hip-hop . Peut-être qu’au final, Why? a décidément tout dit, tout fait, à mes oreilles en tout cas. Il n’est jamais bon d'espérer de la part de quelqu'un des élans d’il y a 10 ans. Mais je serai encore là dans 3 ans pour leur prochain album. Foutue nostalgie à la con. (Sortie : 3 mars 2017)

Son :
'Moh Lhean' est en écoute sur le bandcamp de Why?
'Moh Lhean' de Why? est également à l'achat sur le même bandcamp
'Moh Lhean' est en écoute aussi bien chez Spotify que chez Deezer

Bien que peu marquant, on peut ressortir 3 chansons de ce 'Moh Lhean' de Why?, toutes en écoute ci-dessous. Tout d'abord, Easy, en écoute également dans les lecteurs Spotify et Deezer à gauche. Puis Proactive Evolution (qui fait beaucoup penser à Yeasayer) et enfin This Ole King qui ouvre l'album. Soit ses 3 premières chansons (dans le désordre) :





mardi 14 mars 2017

[Track of The Day] La Féline - Séparés (Si Nous Étions Jamais)

Souvent croisée, jamais vraiment écoutée, ‘Triomphe’ est ma première rencontre avec La Féline. Et avec ce deuxième album d'Agnès Gayraud, la rencontre est plutôt agréable.

Avec une voix entre Zazie et Valérie Leulliot (avec qui elle a partage quelques intonations et tics de chants), des mélodies travaillées, vraiment bien produites, La Féline a quand même quelques beaux atouts à faire valoir.

Tantôt brillant (Senga, Le Royaume, La Mer Avalée et globalement la première partie), tantôt anecdotique (la seconde moitié qui se traine un peu en longueur, perd en finesse et centre un peu trop son propos sur sa voix en oubliant les mélodies), ce disque de pop travaillée aux chansons assez envoûtantes, qui rappelle autant Camille, Autour de Lucie que Dominique A, accouche sans crier gare d'un tube en or massif, Séparés (Si Nous Étions Jamais) (en écoute aujourd'hui).

Album : Triomphe
Année : 2017
Label : Kwaidan Records


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En plus des lecteurs Spotify et Deezer, Séparés (Si Nous Étions Jamais) est également en écoute ci-dessous :


Autre titre de ‘Triomphe’, voilà Le Royaume :



Pour finir, deux clips. Tout d'abord, celui de la chanson du jour, Séparés (Si Nous Étions Jamais) :


Et enfin, celui de Senga, qui ouvre ce 'Triomphe' de La Féline :


lundi 13 mars 2017

[Track of The Day] Shannon Wright - Wayward

Shannon Wright est une femme fidèle. Voilà qu’elle sort son 13è album, 'Division', et c’est toujours Vicious Circle qui s’en occupe. Le 11è album de la jeune femme d’Atlanta pour le label bordelais (qui a depuis réédité les deux premiers).

Pour ma part, je continue à être infidèle à Shannon Wright, avec une étonnante et pathétique régularité. Alors que l'américaine d'Atlanta est de passage en France, j'arrive encore à la rater (ce ne doit être que la 5è fois), la faute à un concert lyonnais une nouvelle fois complet.

Mais l'essentiel est ailleurs. Et l'essentiel, c'est son nouvel album. Quatre ans après un 'In Film Sound' aux guitares âpres, Shannon Wright revient, calme le tempo et intègre plus que jamais un piano aussi lumineux que désespéré. Ouvert par un Division aux guitares très Wrightienne, la suite est presque perturbante tant l'américaine fait souvent dans le minimalisme. Pour autant, et comme souvent (toujours ?) avec elle, l'ensemble est brillant au final. Elle sait ce que veut et y arrive sans coups férir.

Quant à en savoir plus sur Shannon Wright et l’écriture de ce 'Division', je ne saurais trop vous conseiller la lecture de « Shannon Wright, tourbillon d’émotions », le très bon papier de Libération qui lui est consacré.

Album : Division
Année : 2017
Label : Vicious Circle

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En plus des lecteurs Spotify et Deezer, Wayward de Shannon Wright est également en écoute ci-dessous :



Autre titre de ce ‘Division' de Shannon Wright, Iodine est en écoute également : 



mardi 7 mars 2017

[Track of The Day] Menace Beach - Darlatoid

Après une longue période pop dans ces pages, revenons à des choses un peu plus bruyantes. Enfin, continuons à revenir serait plus juste. Après Cloud Nothings hier, voilà donc Menace Beach, quintet de Leeds mené par Ryan Needham et Liza Violet qui vient de faire paraître 'Lemon Memory', son deuxième album.

Un album et au final assez inconsistant : un début échevelé où les titres de très bonne facture s'enchaînent (Give Blood, Maybe We'll Drown, Lemon Memory) et une fin plus quelconque, manquant de corps et d'imagination.
Pour autant ce disque de Menace Beach  ne manque pas de charme. Sorte de mariage (vocal mais pas que) réussi entre les versions rock de Death Cab For Cutie et Starlight Mints qui aurait eu lieu en 1993, n'hésitant pas à sortir les claviers, et pourvu d'une production bien sentie, ce 'Lemon Memory' donne envie d'en savoir plus sur les prochaines aventures discographiques du groupe.

Album : Lemon Memory
Année : 2017
Label : Memphis Industries

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En plus des lecteurs Deezer et Spotify, Darlatoid de Menace Beach est également en écoute ci-dessous : 


Deux autres chansons au programme de ce post : Give Blood et Lemon Memory, qui donne donc son nom au deuxième album des Menace Beach :




Enfin, pour finir, le clip de Maybe We'll Drown :



lundi 6 mars 2017

[Track of The Day] Cloud Nothings - Sight Unseen

A lire l'histoire de Cloud Nothings et de son meneur Dylan Baldi, on ne peut s'empêcher de penser à Will Toledo, l’homme derrière Car Seat Headrest. Comme lui, Dylan Baldi a enregistré ses premières chansons dans la cave de ses parents, en jouant de tous les instruments. Et comme lui, il a décidé de s'entourer pour passer un cap.

La comparaison s’arrête là, car Cloud Nothings ne me semble pas avoir, sur la durée, le talent ou l'avenir de Car Seat Headrest et de son remarquable dernier album 'Teens of Denial'

Révélé à mes oreilles par un réussi 'Attack on Memory' en 2012, mais perdu d'écoute depuis, Cloud Nothings continue sa route et a sortie fin janvier son quatrième album 'Life Without Sound'
Un disque plutôt réussi et qui prend le contre-pied de son titre tant ses 9 titres regorgent de guitares et de son lourd. Pour autant, il faut bien admettre que l'ensemble tourne assez vite en rond. Semblant hésiter entre un punk à roulettes débridé (Yellowcard, le violon électrique en moins) et un grunge-rock plus assumé, Cloud Nothings balance sur un pied tout du long de l'album. Pas de quoi crier au scandale vu que l'ensemble, en plus d'être bien produit, a le mérite d'avoir quelques vrais bons moments (Sight Unseen, en écoute aujourd'hui, Modern Act, Up to the Surface ou Realize My Fate) mais pas non plus de quoi crier au génie ou à l'album remarquable.

Mais, à l'instar des Trent Reznor, Pere Ubu, Lebron James, Mark Price et autres Ted Mosby, Cloud Nothings met à nouveau la lumière sur Cleveland, cette ville que j'ai toujours entendue raillée depuis que je m'intéresse aux États-Unis. Et qui ne semble donc exister que grâce à la pop-culture.

Album : Life Without Sound
Année : 2017
Label : Carpark

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En plus des lecteurs Deezer et Spotify sur la gauche, Sight Unseen de Cloud Nothings est en écoute ci-dessous :


Autre réussite de 'Life Without Sound', Up to the Surface :



Pour finir, deux clips tirés de ce nouvel album de Cloud Nothings. Tout d'abord, celui de Modern Act :


Et enfin celui de Internal World :


jeudi 2 mars 2017

[Track of The Day] Sin Fang, Sóley & Örvar Smárason - Love Will Leave You Cold

Après Random Haiku Generator à la fin janvier, voilà Love Will Leave You Cold, deuxième extrait du futur album (ou compilation de singles) du super groupe islandais formé de Sin Fang, Sóley et Örvar Smárason.

Une chanson qui porte assez bien son nom. Froide, lancinante, quasi-instrumentale - à peine troublée par les chœurs des trois protagonistes répétant « Love Will Leave You Cold » - et portée par un piano (la patte de Sóley mais qui me fait dire que le trio aurait pu être un quatuor s'il s'était adjoint la présence d'Ólafur Arnalds), cette chanson perd en électro et gagne en ambiant.

En tout cas, sortie le 28 février, elle prouve également que les islandais sont toujours à l'heure. Bon à savoir.

Album : -
Année : 2017
Label : Morr Music

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En plus des lecteurs Spotify et Deezer à gauche, Love Will Leave You Cold, le deuxième extrait de la collaboration de Sin Fang, Sóley et Örvar Smárason, est en écoute ci-dessous :