mercredi 27 juillet 2011

[Track of The Day] Laura Marling - Sophia

Je ne sais pas encore ce qu'il adviendra du prochain et troisième album, 'A Creature I Don't Know', de Laura Marling, s'il sera bon, raté, adorable, mièvre, immense, parodique, marquant. Mais s'il suit la belle trace de ce premier single Sophia (prévu pour être la neuvième et dernière chanson du disque), il y a fort à parier que l'anglaise va en irriter plus d'un ou plus d'une.

Car avoir trop de talent, ca va finir par gonfler. Car que Laura Marling sorte des albums en solo, des disques avec des compatriotes et des indiens inconnus dans nos contrées ou qu'elle reprenne les chansons de génies - disparus ou non, elle le fait toujours avec grâce, touché et goût.

Ce Sophia ne déroge pas à la règle. La montée instrumentale est bien menée (ça se voit qu'elle a trainé avec les Mumford and Sons), la mélodie est travaillée. Et puis il y a cette voix, capable de monter haut que d'être caverneuse. Panoramix aurait connu Laura Marling, nul doute qu'il aurait conclu bon nombre d'histoires la concernant par un « Cette voix… quelle voix». Car oui, quelle voix.

Album: A Creature I Don't Know 
Année: 2011 
Label: Virgin 

Sophia est accompagné pour l'occasion d'un petit clip vidéo annonçant de façon artistique la sortie de ce prochain 'A Creature I Don't Know' :



mardi 26 juillet 2011

[Track of The Day] Noel Gallagher - The Death Of You And Me

A quelques singles ici ou ), Oasis est depuis plus de 10 ans un groupe que je suis de loin. De très loin presque.
Et pourtant c'est un groupe que j'ai beaucoup écouté à ses débuts, quand les tubes s'enchainaient par camions entiers, et quand je chantais (hurlais serait plus juste) les paroles de Slide Away, Supersonic et autres Don't Go Away, l'oreille scotchée à mon poste-cd JVC (qui marche toujours, merci pour lui).

De leurs trois premiers albums, c'est 'Be Here Now' qui a toujours eu ma préférence: cet amoncellement de guitares, cette production bruyante, ces mélodies divines et ce All Around The World, long comme c'est pas permis mais totalement irrésistible…
Depuis 'Be Here Now', Oasis (à un 'Masterplan' près) m'ennuient plutôt, devenus une caricature d'eux-mêmes - alors que les voir tourner en rond ne m'aurait pas franchement dérangé: ils ont un style, ils le font bien, pourquoi changer ?

Mais je parle au présent alors que tout cela est bien évidemment le passé vu qu'un certain soir de Rock en Seine il y a deux ans, Liam a définitivement fait tomber la goutte qui a fait déborder le vase de la patience de Noel Gallagher. Qui en a cassé une guitare. Et indiqué son départ d'Oasis et la fin, par la même occasion, du combo le plus célèbre d'Angleterre, n'en déplaise à Damon Albarn.

Et après son frère et son passable et ennuyeux Beady Eye déjà tombés dans l'oubli, la tête pensante du groupe Noël revient aux affaires avec un premier album solo 'High Flying Birds', attendu par les fans depuis longue date; mais pas que. Car quand un songwriter est capable de pondre en deux temps-trois mouvements des tubes en or massif comme Rock'n'Roll Star, D'You Know What I Mean ?, Champagne Supernova, Live Forever, forcément on se demande ce qu'il va bien pouvoir donner, seul et sans la voix magique de son frère.

Premier extrait, The Death Of You And Me, est dans la droite lignée des dernières compositions de Noel Gallagher pour Oasis. Rien de révolutionnaire ici. Juste une chouette mélodie, bien troussée, aux cuivres percutants et qui prouve que si l'ainé des frères Gallagher ne nous sortira peut-être pas un Don't Look Back In Anger de son chapeau tous les matins, il lui reste encore pas mal de talent sous les doigts.

Album: High Flying Birds 
Année: 2011
Label: Sour Mash Records


Le clip de The Death Of You And Me, premier single extrait du premier album solo de Noel Gallagher, 'High Flying Birds', est à voir ci-dessous :



mercredi 20 juillet 2011

[Track of The Day] The Tallest Man on Earth - Weather of a Killing Kind

Après avoir beaucoup évoqué la création et la première sortie de Without My Hat Records, retournons à ce qui a fait vivre jusque là ce blog.

Après un 'The Wild Hunt' magistral, un 'Sometimes The Blues Is Just A Passing Bird Ep' du même acabit, et une série de concert renversante (son passage à L'Epicerie Moderne fut une grosse claque), je ne pensais pas qu'on entendrait parler de The Tallest Man on Earth avant quelques temps.

Et pourtant. Adult Swim (label/chaîne de télé américaine/ajoute ici ta proposition) a demandé à Christian Matsson de participer à son dernier 'Singles Program' en date (ils avaient déjà lancé la chose il y a un an notamment avec un inédit, Papermill, du prochain/hypothétique/faut-pas-trop rêver Madvillain). Le suédois a accepté et propose un inédit, Weather of a Killing Kind.

Une belle composition, enregistré en une prise, qui couine et craque par moments (et ce qui fait dire que la chanson n'est puet-être pas récente), et qui est portée par un très beau texte et une voix à nulle autre pareille.
Weather of a Killing Kind ou un moment de pur ravissement en quelques sortes. « Now there is somethin' in the wild Here is my weather of a killing kind...».

Album: Adult Swim Singles Program 2011
Année:
2011

Label:
Adult Swim



Weather of a Killing King est à télécharger ici et à écouter également, au cas où le lecteur Grooveshark de droite ferait quelques misères avec le widget ci-dessous. (malheureusement plus en écoute)

lundi 18 juillet 2011

Pumuckl - Simple 7" [Without My Hat Records]

Quand l'idée de créer Without My Hat Records, le premier artiste auquel j'ai pensé a été Pumuckl. Parce que tout ce qu'il a pu sortir jusque là m'avait fortement plu. Parce qu'il avait dans sa besace de bien belles chansons et même un tube (je n'en démords pas, Sommeil Léger a cet air là).

Ma rencontre avec Pumuckl aurait pu cependant ne pas avoir lieu. Tout débute en 2004. J'écrivais alors déjà pour Benzine (un des plus anciens webzines culturels français, devenu depuis quelques années Benzinemag) et Benoit, créateur et rédac-chef, m'avait envoyé une pile de disques auto-produits en me disant « Écoute ce qu'il te plait. Et chronique ceux qui te paraissent intéressants ».


Et en bon chroniqueur amateur que j'étais déjà à l'époque, j'avais écouté. Avant de tomber sur un Ep de Pumuckl, 'Sommeil Léger Ep'. La chanson titre m'avait littéralement happé et trotté dans la tête pendant de longues semaines.

De ce jour là, j'ai suivi les aventures discographiques de ce jeune artiste français Pumuckl; de son 'Carbone Ep' à son premier album, toujours auto-produit, 'L'Anecdotiste' (ces deux disques sont d'ailleurs chroniqués dans ces pages, ici et ). Et à chaque fois, j'y ai retrouvé cette pop-rêveuse, ces sonorités cristallines, ces ambiances lumineuses et aériennes, cette électro-pop (ou pop-electro, c'est selon) minimale et vaporeuse, sorte de voyage jusqu’au bout d’un songe éveillé. Le tout chanté en français.

Aujourd'hui, Pumuckl sort donc son premier disque sur un label chez Without My Hat Records. Et c'est une grande fierté personnelle. Notre homme a du talent, il est doué, il est charmant et ses compositions et/ou ses remixes valent vraiment le détour.


Et afin de mieux le découvrir, commençons donc par Sommeil Léger, face-A de ce 'Simple 7"', en écoute ci dessous :



Si jamais vous êtes intéressés par ce 45 tours/seven-inch ou que vous voulez soutenir l'aventure Without My Hat Records, rendez-vous ici.


mardi 12 juillet 2011

Without My Hat Records : une nouvelle aventure pleine de sillons


Il y a quelques années, au sortir d'un stage long comme le bras, mal payé mais passionnant dans une maison de disque parisienne au catalogue foisonnant, ne sachant pas trop quoi faire de ma vie, je m'étais dit qu'avec quelques économies et un prêt bien senti, je pouvais me lancer dans l'aventure musicale en montant une petite structure, en produisant moi-même les albums de mes artistes. Bref en m'occupant de tout de A à Z.

Cette idée a fait son chemin, j'ai travaillé dessus et, après de nombreuses rencontres, je me suis rendu compte que le projet s'avérait être incroyablement risqué. Je me souviens d'ailleurs d'une des personnes rencontrées, qui avait du mal à s'en sortir, me dire : « j'étais passionné de musique, j'écoutais beaucoup de disques avant mais cette aventure m'a dégouté». Dans le genre qui refroidit...
Et puis, déjà à l'époque, toute l'industrie était en train d'éclater dans tous les sens, et les indés tiraient déjà bien la langue. Bref, rien de bien motivant. Ainsi, après moultes réflexions, j'ai décidé de mettre ce projet de côté.

Pour autant, et bien que partant travailler dans des univers à milles lieux du monde musical, j'avais toujours cette idée dans la tête. Quelques années plus tard, un soir, alors que je faisais l'état des lieux complet de ma discothèque vinyle, à les sortir, les poser sur la platine, relire encore les notes de pochettes de ce pressage - d'époque - grec de 'Forever Changes' des Love, je me suis dit que l'idée était là: monter un petit label proposant régulièrement des sorties en 45 tours/seven-inch, d'artistes inconnus (ou presque) ou non.

C'était il y a un an. Un mois plus tard, je proposais à Pumuckl, artiste rencontré il y a des années quand j'écrivais pour Benzine et dont j'ai déjà conté les aventures dans ces pages, si cela pouvait l'intéresser d'être le premier artiste. Après un oui franc et massif, l'affaire était lancée.

Douze mois plus tard, de démarches, de montage de site, de fabrication de vinyles, de créations d'artwork, de petit business plan, voilà donc Without My Hat Records. Petit label sans prétention aucune à part celle de faire partager de la musique sur sillons et qui espère faire naître pleins de face-A et de face-B.

Et voilà surtout 'Simple 7"', première sortie du label et première réalisation non-autoproduite de Pumuckl. Et sur laquelle je reviendrai prochainement plus en détail.


vendredi 8 juillet 2011

[Track of The Day] Battles - Futura

'Mirrored', le premier album de Battles n'est pas un mauvais disque loin de là. Le hic c'est qu'il était écrasé par un Atlas terrifiant et immense qui prenait sur lui tout la lumière d'un disque qui méritait d'être écouté en entier. Très loin d'être une exception dans l'histoire - ne serait-ce que récente - de la musique, il n'empêche que j'ai toujours été très frustré à l'écoute de cet album.

Quatre longues années et un départ de Tyondai Braxton (la tête pensante du groupe) plus tard, les Battles aujourd'hui trio sont revenus il y a un moins avec 'Gloss Drop'. Et si ce dernier peut compter lui aussi sur un énorme morceau (Futura, en écoute aujourd'hui, bien que quelques notes de la mélodie rappellent furtivement le … « Aimons nous vivant » de François Valéry, si si), le tout reste bien plus consistant, bien plus cohérent que son prédécesseur.

Finalement, le départ de Tyondai Braxton n'a pas été aussi catastrophique qu'on (je) pouvait le croire pour les Battles. Bien au contraire. Ils ont peut-être perdu une partie de leur côté expérimental mais ils ont gagné en mélodie. Et n'ont rien perdu de leur force de frappe.

Album: Gloss Drop
Année: 2011 
Label: Warp