jeudi 29 juillet 2010

Math and Physics Club - I Shouldn't Look As Good As I Do [Matinée]

J'ai toujours eu du mal avec les sciences. Toujours. Quand j'étais en cinquième, mes notes en biologie étaient si catastrophiques que j'avais été à deux doigts de retaper. Tout ça à cause de larves de libellule (sic!) dont je n'avais strictement rien à faire.
En troisième, rebelote, avec la physique cette fois, où équilibrer des équations m'enthousiasmait autant qu'écouter le dernier album des Coral - le calvaire continua en 2nde, je vous rassure.
Et puis en seconde sont arrivées les mathématiques et leurs suites imbitables, me valant une dernière place et un redoublement, comme plus d'un quart de la classe. Et puis j'ai fait ES.

Est-ce que les américains de Math and Physics Club auraient eu un Bac S s'ils avaient étudié en France? Si on reste dans le cliché visuel, à les voir avec leurs petites lunettes oui, largement. Ils me rappellent quelques potes, véritables rats de laboratoires, pour qui les pipettes de biologie n'étaient pas une simple arme de déconnade massive, et qui connaissaient la table de Mendeleïev sur le bout des ongles.
Sauf qu'à y regarder de plus, leur musique est trop légère, trop sautillante et trop joyeuse pour les imaginer s'arracher les cheveux sur un problème insoluble de mathématiques.

Les Math and Physics Club sont une des découvertes de mon été 2010. Étant passé complètement à côté de leur premier album, je me rattrape avec leur tout nouveau disque, 'I Shouldn't Look As Good As I Do', qui vient de sortir. Un disque court (même pas 30 mns) mais qui représente tout ce que Belle & Sebastian a perdu au fil de ses dernières livraisons: la simplicité, la force mélodique et la capacité d'écrire de vraies chansons.

Les Math and Physics Club font dans la pop légère, fraîche, estivale et subtilement sucrée. Des chansons comme We're so DIY!, Jimmy Had a Polaroïd ou Trying to Say I Love You sont des appels à la joie; et qui vous donneraient presque envie d'aller vous excuser devant votre ancienne et irascible professeur de biologie pour toutes les punitions parentales reçues. Et de se remettre à étudier ces foutues libellules. (sortie: 1er juin 2010 )

Son:
Myspace (Quatre titres de 'I Shouldn't Look As Good As I Do' en écoute)
Site officiel

Deux titres en écoute. Jimmy Had a Polaroïd, qui ouvre ce 'I Shouldn't Look As Good As I Do' belle chanson comme savaient les faire jadis Stuart et ses potes. Et We're so DIY!, qui lui ferme le ban, et dont le refrain à ce je ne sais quoi d'entêtant (malheureusement plus en écoute).

mardi 27 juillet 2010

[Track of The Day] Mumford & Sons, Laura Marling & Dharohar Project - Meheni Rachi

Elle s'appelle Laura Marling; est belle; a un grain de voix irrésistible; compose des chansons vraiment renversantes. Et son dernier album, 'I Speak Because I Can', derrière une façade anodine, regorge de compositions de haute facture.

Ils s'appellent Mumford and Sons et ont sorti un des tous meilleurs albums de l'année passée, le formidable 'Sigh No More' (dont je n'arrive toujours pas à me lasser).

En décembre dernier, Laura Marling et Mumford and Sons sont partis ensemble à Delhi en Inde retrouver Dharohar Project, un collectif de folk traditionnel. Avec lui, les (nouveaux) compères ont enregistré 4 titres, entre folk anglais et ambiances indiennes et orientales.

Et c'est une grande réussite. Le mélange des sonorités et des voix donne un résultat détonnant, énergique et euphorisant - les relectures de Devil's Spoke (qui ouvre le dernier album de Laura Marling) ou de To Darkness (une face-b de Mumford & Sons) sont en tous points remarquables à ce niveau là.

La preuve aujourd'hui avec Meheni Rachi, une chanson qui démarre sur quelques chants hindous, avant que la voix de Laura Marling et son délicat touché de cordes viennent sublimer tout ca.
Un vrai beau moment et une chanson parfaite pour relancer ce blog en vacances depuis quelques semaines. Et pour féliciter à nouveaux Anne-Laure et Flavien, deux parisiens devenus poitevins l'espace de 48h, et qui viennent de faire le grand saut.

Album: Mumford & Sons, Laura Marling & Dharohar Project Ep
Année: 2010
Label: Island


Un rapide trailer pour annoncer la sortie de l'Ep, début juillet dernier:

jeudi 8 juillet 2010

[Track of The Day] Florent Marchet - Benjamin

J'ai un ami espagnol (dont je vous laisse imaginer la teneur en joie de son appel d'hier soir) qui ne cesse de répéter depuis que je l'ai rencontré qu'il a … 25 ans. Alors qu'il en a 32. Ainsi, chaque année, on célèbre son 25è anniversaire, invariablement. Beaucoup pour la blague mais également un peu pour le sérieux de l'affaire, tant il semble convaincu qu'il a encore aujourd'hui 25 ans.

Benjamin, un des héros du nouvel album de Florent Marchet, 'Courchevel', semble avoir beaucoup de problèmes, et notamment le même que mon ami. Il est, à en croire l'auteur de 'Rio Baril', resté coincé à une époque bénie, où il était étudiant et qu'il n'avait pas à se soucier du reste («depuis le temps qu'il fête ses vingt ans»).

Premier single extrait de son nouvel album à venir (le 11 octobre, mais repoussé depuis 8 mois déjà), Benjamin est une belle porte d'entrée à ce 'Courchevel' que j'attends plus qu'impatiemment. Et qui prouve par la même que Florent Marchet n'a pas changé son fusil d'épaule et qu'il reste, avec Arnaud Fleurent-Didier, un des tous meilleurs storyteller français du moment ('Rio Baril' ou 'Frère Animal' sont là pour le prouver, au cas où). 

Album: Courchevel 
Année: 2010 
Label: PIAS

mardi 6 juillet 2010

Net Emergence 'Juillet 2010': The Bridgeheads, Soma D, Corto Real


Avant quelques vacances bien méritées, Valery a remis le couvert de Net Émergence. Une dernière session qui change des précédentes. En effet, cette fois, le jury est scindé en deux, avec chacun 8 groupes à écouter (au contraire des 14 ou 15 habituels). Suite aux choix des deux jurys, un classement (par points) est établi.
Et c'est ensuite de longues discussions qui commencent pour savoir qui d'un tel ou tel va remporter la mise. N'ayant pas pu participer à celles, trop occupé que j'étais à flirter avec le sable et à faire du gringue au soleil, loin de tout soleil ou de compte twitter, je ne vais être exhaustif que sur 2 des groupes choisis, le troisième (Soma D) ne m'étant pas destiné à la base.

Cependant, il y a quelques mots à dire sur les deux autres groupes, qui arrive respectivement 3è et 1er des votes.

Corte Real est un groupe français, de Versailles, et qui a, comme ils le disent eux-mêmes, beaucoup écouté les Kinks, Bob Dylan ou plus généralement beaucoup de pop anglaise. Alors certes, le chanteur a un timbre de voix et une manière de chanter qui rappelle Pete Doherty. Certes, leur côté un peu lisse peu agacer. Mais je trouve ca vraiment charmant. C'est déjà pro, pas du tout amateur, ca a clairement de la gueule et ils ont de chouettes compositions. Tout pour aller loin. En tout cas, joli coup de cœur en ce qui me concerne.
Myspace



The Bridgeheads sont quant à eux les vainqueurs de cette édition de Juillet de Net Emergence; et une autre belle découverte. Un groupe slovaque, installé à Londres et qui a produit lui-même son premier album - et qui l'a mis en téléchargement gratuit sur son site Internet (ici).
Leur power-rock nerveux me rappelle un peu Bloc Party, vous savez le groupe déjà mort là. Pas dit qu'ils aient la capacité, comme Kele et ses copains, de composer des Banquet tous les matins, mais ils ont une musique assez accrocheuse. Enthousiasmant et efficace.
Myspace


Il est donc l'heure des vacances pour Net Émergence. Oh, juste un petit mois afin d'être de retour début septembre pour continuer de faire vivre ce projet brillamment mené par Valery. Il devrait y avoir quelques changements, quelques évolutions, mais nul doute que l'esprit restera le même.
En tout cas, pendant ce mois de latence, il ne vous reste plus qu'à vous replonger dans les précédentes sessions de Net Émergence et de réécouter, au hasard Balthazar, The Captain & Me ou Bovary (tout est ici).

lundi 5 juillet 2010

[Track of The Day] Radical Face - The Deserter's Song

Après une parenthèse Patients (formidable projet presque collaboratif dont il était question ici), après un deuxième album aussi emballant que décevant d'une de ses nombreuses activités parallèles Electric President, Ben Cooper réanime Radical Face, son projet le plus réussi jusque là.

Radical Face, c'est un 'Ghost' en 2007, genre chef d'œuvre quasi-inconnu. Un album d'une beauté presque inégalable, plein de mélodies renversantes, de clappings incessants mais bien trouvés, d'ambiance atmosphérique et de rythme enlevés.

Trois ans plus tard donc, Radical Face remet le couvert avec 'Touch The Sky Ep', première sortie Sound Of A Handschake, un sous-label de chez Morr Music. Six titres dont Welcome Home, Son (déjà présent sur 'Ghost'), une version acoustique de Glory (sa plus belle chanson jusqu'à présent) et trois nouvelles chansons; dont The Deserter's Song, la plus réussie des trois, enjouée et déprimée à la fois, menée par une rythmique et un piano tous deux d'une justesse folle.

Ce 'Touch The Sky Ep' est en tout cas un sacré retour sur le devant de la scène. L'exposition que lui donne Nikon via son spot télévisé (la musique, Welcome Home, Son, c'est lui) et ce disque pourrait permette à Radical Face d'obtenir enfin le succès qu'il mérite tant. Tout le mal qu'on lui souhaite. 

Album: Touch The Sky Ep 
Année: 2010 
Label: Sound Of A Handschake

Ce 'Touch The Sky Ep' n'est pour l'instant disponible qu'en version digitale en cliquant ici. Mais comme Ben Cooper le dit lui même sur son site internet : «I will eventually press up some physical copies, but that may be a little while. It'll be digital to begin with. If I do press up some copies, it'll likely be doing it on my own, so there won't be many made». Croisons les doigts.