mardi 29 juin 2010

Max Richter - infra [130701]

Il est tard. Pas loin de minuit. Tout autour de vous est sombre. A peine reste t-il quelques braises qui brûlent dans un feu un peu plus loin.
Vous êtes là, assis dans un fauteuil. Dehors. Il y a un vent léger qui vient vous chatouiller le visage. Vous avez un verre de vin blanc bien frais dans la main gauche, une cigarette dans la droite. Et autour de vous, il n'y a que le silence.

Vous lancez alors 'infra' de Max Richter dans la chaine. Vous remplissez votre verre à nouveau, rallumez une nouvelle cigarette. Et vous partez pour un voyage des plus beaux et des plus oniriques, où chaque note de violoncelles vous emmène un peu plus haut, où chaque violon est épanouissant et où entre musique de chambre et grésillements radiophoniques tout n'est que mariage du beau.

Une fois de plus Max Richter envoie nos esprits dans un monde mélancolique, beau à pleurer - ce piano si parfait, ces cordes si légères - avec un touché et une maîtrise dingue. Et sa musique se conjugue dans une infinie justesse avec tout ce qui vous entoure: le ciel nuit, les étoiles, les feuilles qui frémissent.

Alors il faudrait vous dire qu''infra' est la bande son d'un ballet - qui a vu le jour voilà deux ans au Royal Opera House de Londres - créé par le chorégraphe Wayne McGregor et l'artiste Julian Opie, qui se sont entichés du travail de Max Richter; que 'infra' est la première bande originale" jamais sortie chez Fat Cat ou son label «symphonique» 130701; que 'infra' est peut-être l'album le plus touchant de Max Richter depuis 'The Blue Notebooks'; que je porte en très haute estime tout le travail de ce compositeur allemand.

Mais au final, quel intérêt? A dire vrai, aucun.

Car les 40 mns viennent de passer. Et 'infra' de se terminer. Max Richter a rangé ses cordes et sa radio perdue. Votre verre est vide, votre main droite aussi. Il fait toujours bon dehors. Vous êtes toujours confortablement assis dans votre fauteuil. Et pourtant, vos bras sont sujets à la chaire de poule et votre œil gauche est un peu humide. Et vous êtes bien. C'est beau un disque la nuit. (Sortie: 19 juillet 2010)

A noter que l'album est disponible sur le site de Fat Cat et à des prix peu élevés. Ici.


Son:
Myspace (sûrement quelques morceaux d''infra' en écoute mais le myspace de Max Richter connait des buggs actuellement)
Site officiel

Deux titres en écoute et qui se suivent dans l'album. Infra 5 où les cordent font la loi et Infra 6 où le piano prend le relai (malheureusement plus en écoute).

lundi 28 juin 2010

[Track of The Day] A Weather - Third of Life

Comme pour leur premier album 'Cove', les A Weather ont soigné l'artwork.
Comme pour leur premier album, les A Weather ont fait appel au même producteur Adam Selzer (M. Ward, The Decemberists, ce genre de types).
Et comme leur premier album, les A Weather réussissent dans leur entreprise de sortir un disque charmant.

'Everyday Balloons' est un disque de pop déprimée et délicate, mené par la guitare d'Aaron Gerber et la belle voix de Sarah Winchester. Un album qui n'a rien d'inoubliable (comme son prédécesseur), qui a des défauts (52 minutes, c'est trop long pour un album comme celui-là, une batterie qui vient parfois gâcher quelques jolies idées) mais qui a dans le même temps énormément de qualité: des mélodies travaillées, des compositions toujours armées du même désir du beau et une grande chanson, Third of Life, qui ouvre l'album de façon superbe avec notamment une seconde moitié où les voix de Aaron et Sarah se succèdent dans une montée mélodique des plus réjouissantes.

'Everyday Balloons' n'a rien d'essentiel. Mais après chaque écoute, on se surprend à fredonner, sans raison, la mélodie d'un Third of Life, d'un Giant Stairs ou d'un Lay Me Down. Le signe d'un disque qui compte un peu finalement. 

Album: Everyday Balloons 
Année: 2010 
Label: Team Love

vendredi 25 juin 2010

[Track of The Day] The Kinks - Dead End Street


Il était un des british invaders qui déboulèrent aux États-Unis au milieu des années 60. Il était le bassiste préféré de John Entwistle des Who. Il est un des fondateurs d'un des groupes les plus cultes du Royaume. Il s'appelait Pete Quaife, allait sur ses 67 ans et Dead End Street était une de ses chansons préférées des Kinks, groupe dont il était le bassiste original.

jeudi 24 juin 2010

[Track of The Day] Aloe Blacc - Femme Fatale (The Velvet Underground cover)

La chronique du premier album d'Aloe Blacc, 'Good Things', est disponible ici (ainsi que deux chansons en écoute).

Aloe Blacc
est un homme de gout. Après son I Need a Dollar entre soul et r'n'b marqué du sceau des années 70, après que cette chanson a été sélectionnée par HBO comme générique de sa nouvelle série 'How To Make It in America', voilà que le père Aloe Blacc se permet de reprendre une des chansons les plus célèbres du répertoire du Velvet Underground - groupe essentiel s'il en est - Femme Fatale.

Ici, Femme Fatale est beaucoup plus sombre, plus noire que dans la version originale chantée par Nico. Et Aloe Blacc rend une copie parfaite. Sa reprise soul est tout bonnement magistrale, d'une très belle tenue, rappelant le grand Al Green.

Mieux, sa voix suave et sensuelle glisse sur la rythmique parfaite du groupe qui lui sert de backing-band (sûrement le même que sur I Need a Dollar), et qui semble savoir mieux que quiconque faire vibrer ses cuivres sans les emmener dans le rouge, le tout avec une dextérité et une intelligence rare aujourd'hui. Classe.

Femme Fatale (aujourd'hui distribué en 7", voir plus bas) sera présente sur le prochain album d'Aloe Blacc 'Good Things', dont on attend toujours la date de sortie. Plus les chansons se découvrent et plus on se dit qu'on devrait avoir à faire avec un petit bijou de disque.

Album: Femme Fatale 7"
Année: 2010
Label: Stones Throw


Le Femme Fatale d'Aloe Blacc est disponible gratuitement et légalement sur le site de Stones Throw, ici même.
Mais mieux, on peut acheter le 7" qui contient cette reprise du Velvet Underground, là encore sur le site de Stones Throw, en cliquant là.

mardi 22 juin 2010

[Track of The Day] Tyler Hilton - Sunset Blvd.

Que celui qui n'a pas passé au moins une fois un dimanche après-midi larvé dans son canapé à mater des séries sur TF1 me jette la première pierre!
Car si tel est le cas, vous avez déjà croisé Tyler Hilton. C'était dans 'Les Frères Scott' (One Tree Hill en vo), la petite sœur de Dawson - où tous les jeunes héros ont tout le temps des problèmes (familiaux, de cœur, de cours, de vie, de voiture, de père qui veut les tuer, de demi-frères qui vous haïssent, etc), une série où Tyler Hilton jouait le rôle d'un artiste bellâtre et arrogant du nom de Chris Keller.

Mais la réalité rejoint la fiction vu que Tyler Hilton est donc avant tout un singer-songwriter comme ils disent, auteur d'efforts qui m'étaient inconnus jusque là. Découvert via 'Ladies and Gentlemen Ep', dernière sortie en date avant son nouvel album, 'The Storms We Share' à venir cet été, j'ai beaucoup écouté ce disque de six chansons pop-rock-country fmisante rappelant (seulement) régulièrement Shawn Mullins.

Tyler Hilton est le genre d'artiste que les États-Unis produisent à la chaîne. Ils n'ont pas forcément grand chose de renversant. Mais pour peu que l'on ne soit pas trop exigeants et que l'on aime un certain côté pompier, leurs albums contiennent toujours quelques chansons ou mélodies accrocheuses et à retirer. Ce 'Ladies and Gentlemen Ep' fait partie de ces disques. 

Album: Ladies and Gentlemen Ep 
Année: 2010 
Label: Warner Bros

lundi 21 juin 2010

[Track of The Day] Blonde Redhead - Here Sometimes

Après un week-end chargé de unes détestables, d'attitudes de collégiens boutonneux, d'une presse de caniveau, d'insultes, de joueurs millionnaires aux envies soudaines et risibles de syndicalisme, de jets de chronomètres, de traître, d'éditos arrogants et rageurs, et au final d'une énorme et franche rigolade au fur et à mesure de l'amoncellement des révélations de journalistes plus fouille-merdes qu'autre chose, il fallait une bonne nouvelle pour ouvrir cette semaine.

Cette bonne nouvelle est tombée en fin de semaine dernière. Elle s'appelle Here Sometimes et est - du moins peut-on l'imaginer - un premier extrait du prochain album de Blonde Redhead, à sortir. Quand? C'est la question. Tout ce que l'on sait pour le moment c'est que ca sera une nouvelle fois chez 4AD, le troisième pour le label américain.

Here Sometimes est un joli avant-goût en tout cas; une chanson synthétique, un brin dreamy et mélancolique, portée par la voix toujours envoûtante de Kazu. Une voix que certains joueurs devraient écouter plus souvent qu'à leur tour ces derniers jours.

Car oui, crions le haut et fort: si la France foire dans les grandes largeurs la Coupe du Monde en Afrique du Sud, ce n'est pas à cause de Raymond Domenech, de Jean-Pierre Escalettes ou de clans de cour d'école. Non. C'est juste que les joueurs n'écoutent pas Blonde Redhead. Ça aurait le bon goût de les calmer. 

Album: -
Année: 2010
Label: 4AD

Here Sometimes est en téléchargement gratuit et légal sur le site officiel de Blonde Redhead, en cliquant ici.

jeudi 17 juin 2010

[Track of The Day] The Pains of Being Pure at Heart - Say No To Love

Et The Pains of Being Pure at Heart mirent la pédale douce. On avait fait la connaissance des américains l'an dernier avec un premier album de shoegaze-noisy pop tout droit sorti des sillons d'albums de The Jesus and Mary Chain ou de My Bloody Valentine.

Ils reviennent avec un 7" et deux nouveaux titres inédits qui continuent le changement de direction amorcé avec une chanson comme Higher Than The Stars et plongent plus en avant encore dans une veine pop lumineuse.

Très catchy, les deux chansons de ce 7'' (Say No To Love, Lost Saint) sont de vraies réussites. Et à l'image de la pochette, pleine de couleur, elles annoncent un virage intéressant de la part de The Pains of Being Pure at Heart, un groupe dont la sincérité transpire par tous les pores de la peau et qui a un goût certain pour le format vinyle. Un groupe bien quoi. 

Album: Say No To Love 7" 
Année: 2010 
Label: Slumberland

Dans la foulée, The Pains of Being Pure at Heart sortent le clip de Higher Than The Stars. Classe sur une première partie, foufou sur une seconde. Charmant:



mardi 15 juin 2010

The Magic Theatre - London Town [Rotodisc]

Si j'avais découvert ce 'London Town' sans chercher à en savoir plus à son propos, je pense qu'il aurait déjà été chroniqué dans la partie Oldies de ce blog, entre le 'Unhalfbricking' des Fairport Convention, le 'Sunflower' des Beach Boys ou le fabuleux 'Any Way That You Want Me' d'Evie Sands. Car le premier album des Magic Theatre est ni plus ni moins de cet acabit là. Sans flagornerie ni exagération aucune.

Magic Theatre est le projet de Dan Popplewell et de Sophia Churney, tous deux leaders du groupe Ooberman, inconnu sous mon chapeau mais qui, si l'on en croit leur site Internet, est tout sauf un groupe ignoré chez nos voisins britanniques.

Un projet parallèle, qui mûrissait depuis 4 ans déjà, et qui a enfin vu le jour, physiquement parlant - 'London Town' a été partagé par Dan et Sophia à la fin de l'année dernière à tous les membres de la mailing list d'Ooberman.

Et quelle claque! Magic Theatre nous propose un retour des plus classes dans les années 60. Tout ici respire cette époque bénie de la pop music. La durée de 'London Town' déjà - 35 mns. Ses orchestrations recherchées et toujours très fines ensuite. Et puis cette façon de raconter des histoires aussi.

L'album de Magic Theatre c'est tout cela à la fois. 'London Town' raconte le voyage dans le temps d'un jeune homme de 1968 qui part trouver dans le Londres de 1888 l'amour de sa vie, qui s'impatiente dans une société victorienne qui l'ennuie.

En onze chapitres, 'London Town' raconte cette histoire d'amour en devenir sur fond de musique de chambre (Elegy), de compositions orientales que l'on dirait sorties d'un film à horizon lointain (St. Agnes Eve), d'optimisme fait de chansons pop enlevées (Steamroller), l'ombre de The Left Banke ici (Rowing Boat Love Song), celle des Beach Boys là (Summer Sun), des violons qui pleurent et un clavecin qui s'emballe.

Une superbe histoire, aussi bien joyeuse que d'une tristesse insondable, magnifiée par le Radio Orchestra de Slovaquie et le Philarmonic Chamber Choir d'Estonie - je vous laisse imaginer ainsi la beauté de ces cordes, la justesse des chœurs et les divines orchestrations - ainsi que par la voix de Sophia Churney, d'une beauté renversante.

'London Town' n'est pas un album sympathique. Magic Theatre n'est pas un groupe de plus. Non, c'est un groupe merveilleux auteur d'un album ambitieux et en tous points remarquables, que les écoutes ne cessent de bonifier.
Il serait effectivement sorti en 1968, il serait déjà devenu un classique du genre. Espérons que bien qu'il ne sorte qu'en 2010, il obtienne ce qualificatif là et par le plus grand nombre. Ce chef d'œuvre (c'en est un) le mérite amplement. (sortie: 7 juin 2010)

Vous pouvez acheter ce 'London Town' ici même. Et pour même pas £10 (12€).



Son:
Myspace (une chanson de 'London Town' en écoute)
Site officiel (vous pourrez y retrouver les 11 vidéos racontant, paroles à l'appui, cette histoire d'amour intemporelle)

Deux titres en écoute. Le choix a été objectivement très difficile à faire. Mais puisqu'il faut bien le faire, voilà donc Out There, deuxième chanson de ce 'London Town', présentant cette jeune fille anglaise de 1888, qui espère rencontrer l'amour de sa vie, et Elegy, qui clôt l'album de la plus parfaite des manières, avec des cordes à vous arracher le cœur (malheureusement plus en écoute).

Et puisqu'il faut bien faire, voilà deux autres chansons de ce 'London Town', cette fois en vidéo. St Agnes Eve et sa balade dans une contrée lointaine, et l'effrayant Return to The Magic Theatre :





lundi 14 juin 2010

[Track of The Day] Nana Grizol - From Here

Voilà un album - le deuxième en date et sobrement intitulé 'Ruth' - un peu bordélique de la part de Nana Grizol, combo originaire de chez REM, en Géorgie.

Dans la veine de chez Elephant 6 (The Apples in Stereo, Neutral Milk Hotel), la pop de Nana Grizol est faite de clappings, de cuivres, de guitares lourdes, de rock, d'un peu de folk, de jolies mélodies et d'un son pas forcément lo-fi, mais qui semble indiqué que l'album a été enregistré à la va-vite. Un disque à la croisée de Bright Eyes et Port O'Brien.

Charmant à plus d'un titre (la belle balade d'ouverture Cynicism, From Here et ses chœurs d'entrée, l'instrumental et tanguant Alice and Gertrude tout au piano), 'Ruth' pèche toutefois sur la longueur par son manque d'originalité et un usage abusif de cuivres manquant singulièrement de finesse.

Il n'empêche que si ce 'Ruth' aura du mal à rester dans les annales et à marquer son époque (ni même sa semaine), Nana Grizol a composé ici ce qu'il faut comme chansons pour égailler ses journées et chanter à tue-tête. Pas plus. Mais pas moins. 

Album: Ruth 
Année: 2010 
Label: Orange Twin

L'ami Arbobo consacre à Nana Grizol et à ce 'Ruth' une chronique très enthousiaste ici.

vendredi 11 juin 2010

[Track of The Day] The Flaming Sideburns - Loose My Soul

Et c'est parti pour un mois! Ceux qui n'aiment pas les crampons, les rectangles verts délimités de lignes blanches, les hymnes nationaux, les repas pizza-bières vont avoir du mal.

Pour les autres, et c'est mon cas, ca ne devrait être que du bonheur et du plaisir. La Coupe du Monde quand même!
64 matchs, des chocs en veux-tu en voilà, des découvertes (la Corée du Nord, la Nouvelle-Zélande, le Honduras), des débats sans-fin, des victoires à l'arraché, des défaites amères, des matchs nuls ennuyeux. C'est tout ca la Coupe du Monde. Et c'est ce qui fait son charme.

En espérant qu'un monsieur aux cheveux grisonnants et aux sourcils prononcés ferme le clapet à un bon nombre de "journalistes" à la mauvaise foi et à la haine caractérisées, et qu'il insupporte à ne pas vouloir rentrer dans leur jeu.

Histoire de bien lancer les choses, un petit Loose My Soul de The Flaming Sideburns, déjà chroniqué dans ces pages il y a trois ans (ici). C'est quand même autre chose que Shakira vous avouerez.

Album: Hallelujah Rock'n'Rollah
Année: 2001
Label: Bad Afro

jeudi 10 juin 2010

[Track of The Day] !!! - AM/FM

Trois ans après 'Myth Takes', leur meilleur album à ce jour, les new-yorkais des !!! (chk chk chk, bam bam bam ou wizz wizz wizz, c'est vous qui voyez) reviennent enfin aux affaires avec 'Strange Weather, Isn't It?', toujours chez Warp, le 23 août prochain.

Groupe, à l'instar de Lcd Soundsystem, extraordinaire sur scène, le retour des !!! est une vraie bénédiction. Et enregistré à Berlin et produit en partie par Eric Broucek - qui a déjà travaillé avec... Lcd Sounsystem - cet album promet beaucoup.

Car si les !!! ne semblent pas avoir changé leur fusil d'épaule, leur recette - du rock, du punk, du funk, le tout très dance - reste toujours efficace. La preuve avec AM/FM, premier titre disponible de 'Strange Weather, Isn't It?', chanson incroyablement lascive et qui lance de belle façon un album très attendu et qui cet été devra - en tout cas médiatiquement parlant - se faire sa place au soleil à côté de l'ogre Arcade Fire. 

Album: Strange Weather, Isn't It? 
Année: 2010 
Label: Warp

mercredi 9 juin 2010

[Track of The Day] Black Mountain - Old Fangs

Un peu de rock qui n'a pas oublié ses riffs dans le van garé à l'entrée, ça fait toujours du bien par où ça passe. Donc Old Fangs, premier extrait de 'Wilderness Heart', troisième album de Black Mountain, combo canadien de Vancouver.
Un groupe adepte d'un rock façon années 70 - stoner, psychédélique - influencé par Led Zeppelin et toute la clique (pour la faire courte).

'Wilderness Heart' (prévu pour le 13 septembre) sera produit, entre autres, par Randall Dunn qui a déjà bossé avec Sunn o))), Boris ou Earth. Bref que des groupes qui ne font pas dans la demi-mesure dès qu'il s'agit de jouer loud. Ça promet!

Ce Old Fangs annonce quand même du bon à venir pour les Black Mountain - et pas qu'à cause de la superbe pochette. Classe et nerveux, il me fait penser à une rencontre entre les Queens of The Stone Age de 'Songs For The Deaf' et le Down On The Street des Stooges - les claviers vintage en plus. 

Album: Wilderness Heart 
Année: 2010 
Label: Jagjaguwar

 Ce Old Fangs est à télécharger gratuitement et légalement, contre une adresse mail, en allant sur la page officielle de Black Mountain chez Jagjaguwar, ici.

Et le premier clip du nouvel album des Black Mountain, avec donc ce Old Fangs. Très 70s et psychédélique tout ca:



mardi 8 juin 2010

Net Emergence 'Juin 2010': Every Man Has Your Voice, Tam Rush et Folks


C'est qu'il en existe de belles empoignades sur Net Émergence! Plus ce projet avance, plus il est passionnant. A chaque nouvelle sélection sa vérité. Et à chaque nouvelle édition, ses débats, ses arguments, sa mauvaise foi, son ironie et sa décision. L'édition de Juin 2010 de Net Émergence est une nouvelle fois de cet acabit là. Après de longues discussions, voilà le vainqueur ainsi que ces deux dauphins.


En troisième place, on retrouve Folks, groupe favori de Disso, malheureusement absente du jury ce mois-ci. J'avoue ne pas partager totalement son enthousiasme.
Sur leur myspace on peut lire «Folks était un quatuor. C'est maintenant un projet solo. Finies les guitares électriques et bonjour aux acoustiques». Dommage parce que l'acoustique, c'est bien, en abuser ca craint.
Quand Folks prend sa guitare comme unique compagnon, il est rapidement lassant et ne se détache pas d'un bons nombres de ces collègues naviguant dans les mêmes eaux. On sent bien une envie de la jouer comme Elliott Smith, mais cela prend difficilement. N'est pas The Tallest Man on Earth qui veut.
Folks est cependant beaucoup plus convaincant quand il ajoute des artifices qui sont tous sauf vains (One of those guys). D'ailleurs, la chanson la plus réussie est de loin 1,2,3. Bref, Folks, sans être renversant, reste surement un artiste à suivre. Une sorte de petit Kings of Convenience à la française en gros.
Myspace



Tam Rush rate d'un rien la première place. C'était un de mes favoris de la sélection. Et c'est une bien belle découverte! Tam Rush ou le mélange habile et très bien fait de beeps, de guitares qui crissent, de boucle, de trip-hop, le tout dans univers mélancolique. Et parfois même, une voix et un flow qui semblent vouloir se rapprocher de celle de Busdriver et de Mike Skinner sur certaines chansons s'invitent à la fête. Très chouette!
Myspace


C'est finalement Every Man Has Your Voice, favori d'Erwan cette fois là, qui déroche la timbale. J'avoue que j'ai mis du temps à vraiment savoir quoi en penser. D'un côté, il y a de jolies mélodies, une mélancolie belle comme tout. Et puis de l'autre, au bout de 4 chansons, on s'ennuie un peu. Ceci dit, et après réécoute, il serait malhonnête de ne pas leur reconnaitre un talent certain. Et même si pas une chanson ne se détache du lot (en tout cas dans ce que j'ai eu le loisirs d'écouter), on peut quand même miser sur eux dans l'avenir.
Myspace


Voilà donc pour le podium officiel. Mon choix cependant ne s'était pas porté ni sur Folks ni sur Every Man Has Your Voice. Je me permets donc un rapide focus sur les 2 groupes pour lesquels j'avais voté. Le premier (et grand vainqueur chez moi) est Radio Disorder. De la noisy-electro-pop séduisante, bien composée, aux montées intéressantes et aux belles mélodies. (myspace).
Le second est Weekend qui, hormis le fait qu'ils devraient légèrement bosser leur communication (s'ils souhaitent sortir de l'anonymat. S'ils veulent rester cachés, qu'ils ne changent rien), rappelle A Place to Bury Strangers. Weekend aime le strident, My Bloody Valentine et le noise. Vraiment intéressant même si on est pas encore au niveau des artistes précités. Mais de l'avenir. (myspace)


Voilà donc une nouvelle édition qui s'achève. Mais à peine celle de Juin 2010 est refermée que celle de Juillet est prête à être mise en orbite. A vous d'aller sur le site de Net Emergence, écouter, discuter, proposer, commenter.
Car l'âme de ce projet, après Valoche, c'est finalement tout le monde.

lundi 7 juin 2010

[Track of The Day] Big Boi - Shutterbugg

Cela faisait un moment que l'affaire était dans l'air. Mais tout cela trainait. Cette fois, ce n'est plus un simple projet. Mais une réalité: Big Boi, une des deux têtes pensantes d'Outkast, débarque avec un premier album solo, 'Sir Luscious Left Foot : The Son of Chico Dusty'.

Pour son premier album, Big Boi a - si l'on en croit les rumeurs - réuni des featurings de haute volée avec, au hasard B.o.B, Gucci Mane (Shine Blockas), George Clinton ou son compère d'Outkast Andre 3000. Pas de rumeurs semble t-il sur une participation de Janelle Monáe, mais vu que Big Boi est une sorte de pygmalion pour elle, sait on jamais...

Un album qui annonce très fort la couleur avec Shutterbugg, un titre produit version grand angle. D'ailleurs, les autres chansons déjà disponibles ici ou là annoncent un 'Sir Luscious Left Foot : The Son of Chico Dusty' éclectique comme il faut. Pas surprenant connaissant le bonhomme. 

Album: Sir Luscious Left Foot : The Son of Chico Dusty 
Année: 2010 
Label: Purple Ribbon

mardi 1 juin 2010

[Track of The Day] Blank Dogs - End of Summer

«Le petit lo-fi attend son tonton à l'entrée du magasin. Je répète: le petit lo-fi attend son tonton à l'entrée du magasin». C'est un peu le premier effet qu'on a lorsqu'on écoute ce 'Phrases Ep', première sortie discographique de 2010 pour Mike Sniper - aka Blank Dogs - avant l'album 'Quiet Years', initialement prévu pour mai puis finalement repoussé à une date inconnue.

On avait quitté Blank Dogs après un 'Under and Under' post-punko-new-wave mais extrêmement lo-fi. On retrouve le projet de Mike Sniper dans la même veine musicale (un son très cheap, une batterie minimale, du synthé pleins les tuyaux). Sauf que le côté lo-fi a disparu. Et avec lui une bonne partie de la reverb.

D'aucuns trouveront ces titres bien lisses par rapport à leurs prédécesseurs, mais je dois avouer que cette réorientation me plait bien: refaire un disque sur le même thème que 'Under and Under' (je ne connais pas le premier album) aurait été selon moi aussi vain qu'inutile, tant Blank Dogs semblait avoir déjà tout dit.

Appétissant sans être essentiel, ce 'Phrases Ep' donne quand même envie d'en savoir plus sur les «nouvelles» orientations de Blank Dogs. Ne serait-ce que pour voir si Mike Sniper a définitivement posé ses valises à Manchester. Et s'il est vraiment obligé de copier Indochine pour les artworks. 

Album: Phrases Ep 
Année: 2010 
Label: Captured Tracks