vendredi 29 mai 2009

[Track of The Day] Myron & E with the Soul Investigators - Cold Game

Oh la belle sucrerie soul-pop que voilà! Un vrai bonheur! Elle nous vient de Myron et E (plus célèbre sous le nom de Dj E Da Boss, enfin c'est ce qu'on dit), deux artistes californiens, qui ont un peu vadrouillé dans le sillage de groupe comme Blackalicious, Lyrics Born ou Gift of Gab.
Deux amoureux de soul sixties, d'orchestrations léchées, de claviers vintage, de cuivres énergiques et d'un son qui respire et transpire le vinyle. Histoire de faire les choses bien, les voilà qui s'associent avec The Soul Investigators, groupe finlandais de black music comme son nom l'indique, qui accompagne depuis quelques années certains des très bons disques du genre (et celui de Nicole Willis n'est qu'un exemple parmi d'autres). Histoire de.
Pour l'instant, ils n'ont qu'un 7" à leur actif (dont la face-A est déjà dans vos oreilles), mais espérons que ce Cold Game, véritable hymne plein de soleil, leur donnera l'envie de sortir un album en bonne et due forme très rapidement.
Sorti l'an passé chez Timmion - label finlandais à qui l'on doit le 'Keep Reachin' Up' de Nicole Willis & The Soul Investigators -, ce 7" voit aujourd'hui le jour aux Etats-Unis ni plus ni moins que chez Now Again, le petit frère soul-funk de Stones Throw (et à qui l'on doit ce genre de merveille). Classe. 

Album: Cold Game / I Can't Let You Get Away 7" 
Année: 2008 
Label: Timmion

jeudi 28 mai 2009

[Track of The Day] Cyrz - Double Infidélité

Ma première rencontre avec Cyrz remonte à il y a quelques années où, assurant la première partie lyonnaise de la tournée acoustique de Dionysos à la Salle Rameau, il avait bluffé tout son monde avec ses chansons douce-amères et avait vendu pas mal de son disque autoproduit à la sortie.

Mon histoire avec Cyrz recommence quand en 2006 il sort son premier album, chez Pias, 'Un Morceau de Mon Avenir', un album sympathique sans être exceptionnel, mais doté d'un titre sublime, Le Fer Forgé, grand moment de la chanson française des 20 dernières années s'il en est (et je ne m'emballe pas pour rien). J'avais à l'époque beaucoup parlé avec un de ses interlocuteurs chez Pias qui m'avait dit qu'il trouvait ce jeune homme tout bonnement impressionnant, à écrire, partout, tout le temps, dès qu'il avait un moindre moment pour sortir de ses obligations quotidiennes.

Il est donc surprenant de ne voir débarquer Cyrz avec un nouvel album, 'Mélancolie Frénétique', qu'aujourd'hui, en 2009 et trois ans plus tard. Un disque qui ose plus que son prédécesseur, bien qu'encore basé sur un folk travaillé. Distingué (belles cordes, grands cuivres, banjo toujours juste), ouvrant ses horizons (représenté par le Pardon Messieurs-Dames qui ouvre ce 'Mélancolie Frénétique', avec soupçon d'électro et lichette de groove), Cyrz sort là un deuxième album plus réussi que le premier, qui pèche parfois à garder une mélodie attachante pendant 3 mns et à proposer des textes qui ne se mordent pas la queue. Mais qu'importe tous les petits défauts que peu contenir cet album; je persiste et je signe: Cyrz est un artiste promis à un grand avenir. 

Album: Mélancolie Frénétique 
Année: 2009 
Label: Pias

mardi 26 mai 2009

Current 93 – Aleph at Hallucinatory Mountain [Durtro Jnana]

Vous ne le savez pas encore, mais ce ‘Aleph At Hallucinatory Mountain’ va hanter vos nuits, perturber vos journées, glacer votre sang et réveiller les démons les plus enfouis au fond de vous. La faute à David Tibet, leader génial et barré de Current 93, groupe fondé en 1982, et auteur d’albums géniaux, plutôt en marge, entre expérimental, noise et drone, à l’inspiration rarement démentie.

J’imagine certains d’entre vous voulant zapper ce papier et surtout l’écoute des deux titres présentés plus bas, rien qu’à la lecture du mot expérimental. Un conseil : restez. Ce ‘Aleph At Hallucinatory Mountain’ en vaut la peine. Car expérimental est un bien trop facile raccourci pour définir la musique de Current 93. Surtout que ce n’est pas spécialement le cas ici.

En martelant les guitares, en maintenant les drones, en exacerbant le noise et sublimant les moments de calme, ‘Aleph At Hallucinatory Mountain’ n’est ni plus ni moins que la bande son de la fin du monde. Tout au long des huit titres de cet album, c’est en tout cas l’impression qui s’en détache.

Un disque qui, selon moi, est construit comme si l’apocalypse était pour aujourd’hui. Phases par phases, étapes par étapes, Current 93 mets en musique ces moments tragiques, où la mort contrôle tout, et où l’espoir n’est plus qu’une idée morte. Le tout en huit chapitres.

Invocation of Almost qui ouvre ‘Aleph At Hallucinatory Mountain’ présente en neuf minutes le début des hostilités avec un son rageur et noisy. Pour répondre à cette première salve, c’est Poppyskins qui prend la suite: une chanson acid-folk qui pourrait habiller une vision d’horreur, pleine de désolation, avec des paysages éventrés et abattus. Un titre calme et incertain, comme pour mieux comprendre l’étendue des dégâts et ce qui nous attend par la suite.

Mais l’accalmie ne dure pas. Non, les guitares oppressantes reprennent le dessus sur Docetic Mountain, tandis que le côté inéluctable de l’horreur qui est en train de se dérouler est porté par quelques riffs éparses.

26 April 2007 représente la fin de la phase 2. Tout est encore plus désolé, tout est encore plus noir. Un nuage de cendres plane sur le monde. Une chanson en forme de résignation, qui trouve écho dans Aleph is The Butterfly Net, à la tension constante qui retrouve son calme à la fin, comme une dernière prière, un dernier espoir avant que Not Because The Fox porte le coup final, dans un grand délire sonore de plus de 9 mns, avec un David Tibet à la voix de conteur de l'au-delà plus que jamais habitée, des guitares crachant leurs accords et des cordes brillantes et lugubres.

UrShadow est une sorte de testament : la vie a disparu («And suddenly, the living are dying»), tout n’est que désastre et sinistre et les quelques survivants peuvent se désoler d’être encore en vie ; qu’ils se rassurent, ils n’en ont plus pour très longtemps.

Car quand As Real As Rainbows débute, on sait déjà qu’il est trop tard. La voix est très loin, le tout n’est plus qu’un lointain murmure, le souvenir d’un passé désormais révolu. Cette fois ça y est : la mort est partout. Et le néant a gagné.

David Tibet et sa pelletée d’invité – James Blackshaw, William Breeze et Ossian Brown de Coil, Andrew W.K, Rickie Lee Jones, la porn-star Sasha Grey ou Matt Sweeney, pour n’en citer que quelques uns – aussi. ‘Aleph At Hallucinatory Mountain’ est un album sublime, que l’on pourra commenter à l’envie. Mon interprétation est certainement fausse et exagérée. Mais c’est comme ça que j’ai ressenti l’album, et ce dès les premières écoutes. Une vraie bande-son lugubre mais passionnante.

Il y a quelques mois, Cormac McCarthy publiait, ‘La Route’, un roman terrifiant racontant l’odyssée d’un père et de son fils dans une Amérique dévastée par l’apocalypse, où le soleil laissait place à un ciel de cendres et de suie éternelle, où chacun ne vivait que pour soi, où la vie était condamnée à mourir. Alors qu’une adaptation cinématographique de ce livre est en tournage en ce moment, nul doute qu’‘Aleph At Hallucinatory Mountain’ en ferait une excellente bande-originale. (sortie: 18 mai 2009)

Son:
Myspace (Trois titres de ‘Aleph At Hallucinatory Mountain’ en écoute)

Deux chansons aux qualités et aux ambiances différentes aujourd'hui. L’assourdissant Not Because The Fox Barks, suivi de UrShadow, représentation du calme après la dévastation (malheureusement plus en écoute ici. Mais une chanson, Invocation of Almost, est en écoute ).

lundi 25 mai 2009

[Track of The Day] Le Klub des 7 - C'est Le Klub des 7

A la base, en 2006, ils étaient 7: Fuzati et Dj Detect (Klub des Loosers), James Delleck et Le Jouage (Gravité Zéro), Cyanure et Fredy K (ATK) et Gérard Baste (Svinkels). Sept à concocter un hip-hop franchement rafraichissant, entre délires tout fous et second degré, porté par des flows aussi différents que complémentaires.
Depuis novembre 2007, ils ne sont plus que 6, avec la mort de Freddy K qui passe le flow à gauche à cause d'un putain d'camion, en plein enregistrement du disque qui sort aujourd'hui même.
Un an et demi plus tard et après beaucoup de réflexion, le groupe a repris l'enregistrement et sort finalement 'La Classe de Musique', son deuxième album, toujours sous l'appellation Le Klub des 7.
Je n'ai pas encore eu l'occasion d'écouter l'album en entier, mais ce que j'ai pu me mettre sous l'oreille promet beaucoup: totalement dans l'esprit du premier, drôle et caustique, sérieux et délirant, produit une nouvelle fois par un Fuzati qui me fait de plus en plus penser à une sorte de rencontre entre MF Doom (et pas parce qu'il cache lui aussi son visage derrière un masque) et Madlib, le tout à la française. La preuve avec ce C'est Le Klub des 7, titre qui rappelle par moments le Quand Tu Allais On Revenait d'IAM.
Bref, ils ne sont plus que six, mais toujours sept. Comme ils le disent eux-mêmes, sur L'Appel, chanson hommage à Freddy K, dans le plus pur esprit du groupe: «Parce pour nous 7-1 cela fait 7».

C'est Le Klub des 7 est disponible en téléchargement gratuit ici (click-droit et enregistre-sous mon ami(e)). 

Album: La Classe de Musique 
Année: 2009 
Label: Encore Music

Et pour mettre un visage sur chaque nom, le petit teaser, totalement dans l'esprit là aussi, de ce 'La Classe de Musique':

 

vendredi 22 mai 2009

[Track of The Day] Orelsan - Différent

Bien sur, il y a la polémique stérile sur un titre raté. Bien sûr, il y a les associations féministes au cul de cet album, qui n'ont, à en croire leurs réactions, pas écouté un titre de ce 'Perdu d'Avance'. Et au final, quoi?
Ben un Orelsan, un artiste de talent, et 'Perdu d'Avance' donc, foutrement réussi, avec punchlines percutantes et productions calibrées. Des paroles entre ironie et humour, très bien vues et qui représente un monde que beaucoup, moi le premier, ne connaissent pas («Les vieux comprennent pas ski spasse dans la tête des jeunes»).
Orelsan présente un personnage largement loser, pathétique à l'extrême. Du rap français comme on aimerait en entendre plus souvent. Et un album résumé par cette phrase: «Qu'est-ce qu'on s'en branle du futur quand on comprend pas le présent?». Tout est dit. 

Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, Orelsan est en concert à Lyon, ce samedi 23 mai, à la salle du Kao. Ça devrait donner. Info en cliquant ici. 

Album: Perdu d'Avance 
Année: 2009 
Label: 3ème Bureau


Et histoire d'être complet, Orelsan est même dispo en clip. toujours avec Différent, grand titre de ce 'Perdu d'Avance':



jeudi 21 mai 2009

[Track of The Day] Malcolm Middleton - Carry Me

Ah, Malcolm Middleton... A chaque fois que je prononce son nom, j'ai comme un petit pincement au cœur. Un rien mais qui suffit à me rendre un tantinet nostalgique quand je repense à Arab Strap, best scottish band ever.
Heureusement, la carrière solo de l'ancien co-leader du combo écossais tient plus que jamais la route. Son dernier 'Sleight of Heart' m'avait particulièrement plu, surtout son Love Comes In Waves, merveilleuse bluette de 9 mns, touchante comme rarement (en écoute ici).
2009 verra donc la sortie d'un nouvel album de Malcolm Middleton. Il s'appellera 'Waxing Gibbous' et sortira le 1er juin, une fois de plus chez Full Time Hobby.
On l'annonce comme un retour au rock, avec retour des guitares et d'un son plus électrique. A l'écoute de ce Carry Me, la seule chanson de l'album que j'ai pu écouter jusque là, j'ai du mal à y croire.
Mais je ne vais pas m'en plaindre pour autant. Se rapprochant plus des titres présents sur 'Sleight of Heart', avec ses chœurs réconfortants, sa douceur à chaque accord et son côté berceuse, ce Carry Me est déjà, à lui seul, un petit régal. 

Album: Waxing Gibbous 
Année: 2009 
Label: Full Time Hobby

mercredi 20 mai 2009

[Track of The Day] Coldplay - Viva La Vida (Live)

Disso m'a parlé d'un groupe que je voulais évoquer dans ces pages parce qu'il est assez immense. Mais je remets mon post. Car après Burial/Four Tet d'hier, je voulais un titre un peu plus léger, quelque chose qui célèbre en grande pompe l'arrivée d'un jour férié (et, accessoirement, des Nuits Sonores 7è édition. On y reviendra).
Donc Coldplay. Parce que j'ai toujours aimé le groupe, du 'Brothers & Sisters Ep' des débuts au dernier 'Viva La Vida' (pour faire court). Et parce que dans le genre trousseurs de mélodies, Chris Martin et ses potes se posent là.
Vu que ces coquins ont décidé de donner gratuitement un live - 'LeftRightLeftRightLeft' - de leur tournée actuelle, le titre du jour sera donc live, ou ne sera pas.
Enregistré à droite et à gauche, contenant neuf titres et près de 40 mns de musique, pouvant compter sur un public aux anges et très présent (c'est quand même le but d'un live, non?), avec notamment une version endiablée de Viva La Vida et une sublime de Fix You, avec le public au diapason, 'LeftRightLeftRightLeft' est un petit bonheur auditif (pour peu qu'on aime le quatuor anglais) et une sucrerie des plus agréables.
Alors oui, on ne refera pas le monde avec ce disque là. Ni avec Coldplay d'ailleurs. Mais on passera une belle journée de mercredi. 

Cet album 'LeftRightLeftRightLeft' est disponible gratuitement et légalement sur le site de Coldplay, en cliquant ici, là, maintenant, tout de suite. 

Album: LeftRightLeftRightLeft 
Année: 2009 
Label: Parlophone

mardi 19 mai 2009

[Track of The Day] Burial & Four Tet - Wolf Cub

Des remixes de hip-hop ainsi qu'un titre avec MF Doom (voir les 'Madvillain Remixes'), un gros travail avec Steve Reid entre expérimental, free jazz et electro (4 albums en 3 ans!), des remixes aussi divers que variés (dernièrement, on citera Caribou, Thom Yorke, Born Ruffians ou même Explosions In The Sky!): Kieran Hebden (aka Four Tet) est un artiste éclectique, qui a tout sauf une idée préconçue et étriquée de la musique.
Preuve en est avec cette collaboration (la dernière en date) avec Burial, maître du dub-step (ce genre musical typiquement anglais qui mêle atmosphères urbaines et rythme à basses fréquences) et auteur de deux albums marquant et remarqués dans leur genre en 2006 et 2007.
Au programme de ce 12", deux titres bien différents, et qui sont le fruit d'une collaboration de chaque instant des deux artistes. Chez moi, c'est Wolf Cub qui remporte l'adhésion, tant le mariage des deux styles est réussi: à Four Tet le côté lumineux et mélodique, à Burial la face vaporeuse et torturée. Une grande réussite de 9 mns, sortie aujourd'hui sur Text, le label d'Hebden. 

Album: Moth/Wolf Cub 12" 
Année: 2009 
Label: Text

lundi 18 mai 2009

[Track of The Day] The Twilight Sad - Reflection Of The Television

Voilà une nouvelle qui devrait faire vibrer le petit cœur de Pitseleh: The Twilight Sad sont de retour. Enfin, pas tout de suite. Car le prochain album des Écossais, 'Forget the Night Ahead' toujours chez Fat Cat, ne verra le jour qu'en septembre prochain.
Cependant, et bien que nous ne soyons que mi-mai, un titre a déjà filtré. Il s'agit de Reflection Of The Television, chanson de 5 mns à la noirceur folle, menée par une batterie qui ne faiblit jamais. Et une fois de plus chez le groupe, la production est juste un petit régal et d'une grande vérité. Il règne une ambiance incroyable dans cette nouvelle composition, qui rappelle par moments la collaboration Black Heart Procession/Soldbaken il y a quelques années pour le onzième volume de la collection 'In The Fishtank'. Vivement septembre! 

Album: Forget the Night Ahead 
Année: 2009 
Label: Fat Cat

vendredi 15 mai 2009

[Track of The Day] Yeah Yeah Yeahs - Runaway

Bizarrement, la discographie des Yeah Yeah Yeahs ne m'a jamais intéressé. Et pourtant, c'est le genre de groupe fait pour moi. Ça devrait marcher. Et ça ne marche pas.
La nouvelle d'un troisième album, 'It's Blitz', des New-Yorkais ne m'avait donc pas chatouillé l'oreille ni l'aorte. Mais après avoir lu quelques louanges à son propos puis appris un changement de cap de la part des Yeah Yeah Yeahs, j'ai tenté ma chance.
Et à dire vrai, je suis ravi de l'avoir fait. Clairement, il y a changement de style: on remise les guitares punk-rock au placard, et on part dans un son plus new-wave, plus eighties, sorte de rencontre des New Order (période 'Waiting For The Siren's Call') et de Garbage, avec un côté électro. Le tout rue moins dans les brancards (sauf sur quelques titres comme Dull Life) mais gagne en originalité et en profondeur de banc.
Le seul bémol que l'on pourrait émettre serait celui de la production: David Sitek est membre des Tv On The Radio, déjà producteur du 'Fever to Tell' des Yeah Yeah Yeahs. Et ça se sent: Skeletons est le pendant 2009 de Lover's Day, Hysteric est trop marqué.
A part ca, 'It's Blitz' est un bien bel album de la part d'un groupe qui a osé changer de style. Pour le meilleur, quoiqu'en dise les fans du premier jour. La preuve avec ce Runaway, délicat à souhait, qui se termine sous une pluie battante de cordes. 

Album: It's Blitz! 
Année: 2009 
Label: Interscope

jeudi 14 mai 2009

[Track of The Day] Men Without Pants - If You're Thinkin Of Me

Quand le batteur du Blues Explosion de Jon Spencer, Russel Simmins, et Dan The Automator (producteur de génie, auteur de certains des disques les plus emblématiques des années 2000, de Deltron 3030 à Lovage) s'enferment dans un studio, il y a de quoi saliver.
Men Without Pants est le résultat de leurs travaux. Un disque résolument électro-rock, que l'on aurait aimé démentiel. Car ce 'Naturally' ne l'est pas vraiment.
Malgré la présence de membres des Yeah Yeah Yeahs (ou à cause de celle de Sean Lennon) l'album ne trouve finalement totalement son chemin. Des guitares extrêmement présente gâche en partie le travail d'un Dan The Automator, qu'on a ceci dit déjà vu autrement inspiré.
C'est loin d'être mauvais au final, il y a même quelques très bons passages (If You're Thinkin of Me, en écoute aujourd'hui, plus "calme" que les autres titres). Mais le tout, très "bourrin", rend les écoutes successives un tantinet pénible. Déception. 

Album: Naturally 
Année: 2009 
Label: Expansion Team

mercredi 13 mai 2009

[Track of The Day] State Broadcasters - Let's Make T-Shirts

Encore une découverte made in Bopper, une de plus! Et encore des écossais tiens. State Broadcasters donc. Un groupe de Glasgow à la pop classieuse et délicieuse: une suite d'histoires de guitares acoustiques, de banjos, de trombones, de pianos, de violoncelles ou de ukulélés.
Leur premier album 'The Ship and The Iceberg' est une belle réussite. Une douceur de plus de trois-quart d'heure où se croisent belles compositions et voix délicates.
On pense ici à Sufjan Stevens, à The Innocence Mission ou à The Spinto Band et son Oh Mandy (notamment sur le titre en écoute aujourd'hui, Let's Make T-Shirts) , bref à ce genre de groupes capables de sublimer le moindre débuts de mélodies par un rien et en faire alors de grands moments de musique.
State Broadcasters est une plus que charmante découverte, dont on devrait rapidement réentendre parler: leur pop enchantée ne saurait rester un secret trop longtemps. 

Album: The Ship and The Iceberg 
Année: 2009 
Label: Electric Honey

mardi 12 mai 2009

Dear Reader – Replace Why With Funny [City Slang]

C'est fou comme on peut avoir des préjugés un peu stupides. Quand j'ai entendu parler pour la première fois de Dear Reader il y a quelques semaines (et notamment grâce à Pitseleh), la seule chose qui m'a sauté aux oreilles était... qu'ils étaient sud-africains. Et bizarrement, cela m'a un peu repoussé. J'ai tout de suite pensé que ce groupe devait naviguer quelque part dans les eaux troubles de la world music, style musical qui m'est totalement inconnu et pour lequel - tout au moins pour le moment - je n'ai aucune (ou presque) affinité.

Quelle erreur. Un plantage en beauté. Une écoute, une simple écoute des deux premières chansons de ce 'Replace Why With Funny' aura suffit à me confronter à mes contradictions. Car cet album là, le premier pour le trio sous ce nom là (Harris Tweed c'est Dear Reader avec un membre en plus), est un disque pop d'une beauté rare en cette année 2009. Un enchaînement de douceurs pop, extrêmement bien arrangées, où le banjo succède aux violons, où la guitare prend appui sur une batterie raffinée, le tout toujours soutenu par des chœurs envoûtant.

Rappelant aussi bien Emmy The Great (le grain de voix de Cherilyn MacNeil n’est pas si éloigné de celui de l’auteur de ‘First Love’, comme sur Great White Bear) que Fiona Apple (ces élans vocaux quand elle prend d’assaut son piano. Voir Never Goes), mêlant et mariant avec un touché divin des titres tantôt nerveux (Out Out Out), tantôt énergique (Way of The World, tube en puissance) et souvent délicats (Bend, Release Me), touchant parfois au sublime avec The Same, grande chanson de pop orchestrale, ‘Replace Why With Funny’ est un premier disque terrifiant de beauté, pleins de chansons aux contours sereins mais à la réalité triste.

Il y a huit jours, ils étaient sur la scène du Kao à Lyon, en première partie de Get Well Soon. Et si le set de Konstantin Gropper était plus qu'honnête, je n'ai eu d'yeux que pour la première partie. Ce trio charmant de Johannesbourg, véritable révélation pop de mon printemps 2009. (sortie: 20 février 2009)

Son:
Myspace (6 titres en écoute de ce 'Replace Why With Funny')
Site officiel


Deux chansons en écoute (j’aurais osé, j’en aurais mis deux de plus). La première, Great White Bear, est une douceur incroyable qui explique où se réfugier quand rien ne va (à savoir : dans le ventre d’un ours polaire!) et la seconde, The Same, où la mélodie est assurée essentiellement par des chœurs, malheureusement plus en écoute ici mais et .

Et pour finir, le clip de Dearheart, le premier single extrait de ce ‘Replace Why With Funny’:


lundi 11 mai 2009

[Track of The Day] Clark - Growls Garden

Dans la lignée (quoique) de son 'Turning Dragon' de 2008, Clark revient aux affaites avec un 'Growls Garden Ep' de très haute volée. Mais alors, de très haute!
Six titres, 25 mns de plaisir auditif, entre electro, techno, vocoder et même hip-hop (Gonk Roughage). Un son extrêmement travaillé et fouillé, mais jamais fouilli, toujours en quête d'un impact fort sur notre subconscient.
Ce 'Growls Garden Ep' s'ouvre sur le titre éponyme, à la qualité sonore incroyable (organique, analogique), où s'affrontent ambiance planante, presque atmosphérique, et beats noisy et puissant. Géant. 

Album: Growls Garden Ep 
Année: 2009 
Label: Warp

samedi 9 mai 2009

Où ça? Dans le mur... du son!


Et une aventure musicale de plus, une! Elle s'appelle 'Dans Le Mur... du Son!' et les grandes lignes se trouvent là.

Qu'est-ce donc? un blogzine musical collectif.
Le but? Réunir le plus possible de critiques d'albums, singles, EPs, concert ainsi que fournir un fil de news et un agenda concert, le tout en traitant le paysage musical le plus large possible.
Style? Tous.
Avec qui? Lyle le grand chef (et instigateur du projet), Erwan le rennais , Arbobo le graphomane, Dom le correspondant anglais, Thomas l'insatiable, Coolbeans dit la bible et donc votre serviteur.
Où? http://www.danslemurduson.com/

Une interface claire, sans frou-frou ni chichi, des univers musicaux différents et qui s'entrecroisent, des points de vue opposés, des chroniques de qualité: c'est tout ça à la fois 'Dans Le Mur... du Son'.

Au plaisir de vous croiser là-bas!

jeudi 7 mai 2009

Top 6 "Let The Sun Shine In"

Elles remettent ça! On dira ce qu'on voudra mais ces deux jeunes femmes en veulent comme jamais! A ma droite donc, La Turtle qui vit dans une kitchen faite de souvenirs de Bretagne, de petite caille et de plats tous plus inventifs les uns que les autres. A ma gauche, Guillemette, la maitresse-ès chocolat (mais pas que) et des points de suspension.

Les deux se sont mises dans l'idée il y six mois d'organiser régulièrement un repas dans un vrai restaurant, pour les amis mais pas que. Rien que ça.
Cette fois c'est 'L'Antre De' (soit dit en passant, un restaurant où on mange extrêmement bien) rue Royale à Lyon, qui a eu les faveurs de ces deux toquées de la cuisine inventive, après 'Délices & Sens' (et un repas Lumières!) et 'Le Bistrot St Jean' (pour un repas Hot Hot Hot), respectivement en novembre et février dernier.

Et qui dit nouveau restaurant dit nouveau thème. Cette fois et en cette période printanière, les filles ont eu envie d'hurler 'Tapas Comme Une Envie de Soleil?"! Bonne idée mesdemoiselles. 'Let The Sun Shine In' donc!



A moi maintenant de créer une playlist en rapport avec le thème de la soirée. Une sélection de titres qui parlent d'été et de soleil qui brille! Pour l'instant, tout est en cours de création. Pour ce billet, j'ai (et grâce à l'aide de quelques SOViens. A ce propos, toutes vos propositions dans les commentaires sont les bienvenues) sélectionné six titres.

Six chansons dans des styles divers. Un peu de pop avec The Polyphonic Spree - et leur Light & Day qui donne le sourire - et le Don't Steal Our Sun des Thrills; un peu de soul avec Billy Stewart qui reprenait en 1966 le Summertime de George Gershwin de manière sublime (merci à Hybu); du français avec encore une reprise - dans la langue de Molière - du célébrissime Sunny de Bobby Hebb par... Eddy Mitchell, à l'orchestration renversante (re-merci à Hybu) ainsi que le Plein Eté de Michel Houellebecq, Gainsbourien et langoureux comme jamais; et du rock made in Brooklyn avec le Staring At The Sun des Tv On The Radio.

Une sélection de titres qui parlent donc de soleil mais qui ne sont pas pour autant des morceaux joyeux. Six chansons qui passeront donc le lundi 11 mai, à 'L'Antre De', 16 rue Royale, dans le 1er à Lyon, dès 20h. Avec deux djettes des fourneaux!

Toutes les infos sont à retrouver ici ou .



Tracklisting:
The Polyphonic Spree - Light & Day/Reach for the Sun (The Beggining Stages of, 2003)
The Thrills - Don't Steal Our Sun (So Much For The City, 2003)
Billy Stewart - Summertime (George Gershwin cover) (Unbelievable, 1966)
Eddy Mitchell - Sunny (Bobby Hebb cover) (7 Colts Pour Schmoll, 1968)
Michel Houellebecq - Plein Eté (Présence Humaine - 2000)
TV on the Radio - Staring at the Sun (Young Liars Ep - 2003)










mardi 5 mai 2009

Jeniferever – Spring Tides [Monotreme]

Le post-rock est une musique à deux visages : soit elle est ennuyeuse à mourir, fait de morceaux volontairement interminables et passablement chiants (lister les groupes qui jouent dans cette catégorie relèverait de la gageure et en ce lundi soir, je n’en ai pas spécialement la force ni l’envie) soit elle est passionnante, étonnante, stimulante, capable de transporter en son sein tous les sentiments du monde (je ne vais pas là aussi me lancer dans un name-dropping aussi inutile qu’indigeste, mais rentrent dans cette catégorie les Godspeed You ! Black Emperor, ses diverses entités parallèles, Explosions In The Sky ou encore Souvaris).

Jeniferever, groupe d’Uppsala en Suède, appartient à la seconde catégorie présentée plus haut: celle des artistes qui ne se regarde pas jouer, qui ont une vraie vision de leur art et des compositions qui sans cesse évoluent. Leur second album, 'Spring Tides' en est l'illustration parfaite.

Mélange de post-rock et de pop avec de longues plages instrumentales, de déluges de guitares et d'arrivées impromptues – et qui changent tout – de cordes avec de grands élans vocaux et des ambiances entre shoegaze et new-wave, Jeniferever pond même un manifeste de postrockpop. Oui, l'appellation est légèrement lourdingue, pas très réfléchie, mais je n'ai pas trouvé mieux pour présenter la musique des suédois. Car c'est un peu tout cela à la fois, tout en gardant un sacré caractère et en apposant une vraie empreinte personnelle.

Extrêmement fin, diablement beau (une écoute de Nangijala suffira pour vous en rendre compte), ne tombant jamais dans la facilité et sorti sur Monotreme Records, le label anglais à qui l'on doit le dernier effort en date de Barzin, 'Notes to an Absent Lover', ‘Spring Tides’ est un album sublime, travaillé, pleins de mélodies tuantes et qui se déguste d'une seule traite. Jeniferever? Au moins pour 2009. (sortie: 13 avril 2009)

Son:
Myspace (trois titres de ‘Spring Tides’ en écoute)

Deux titres en écoute. Le premier, Nangijala, est tout simplement magnifique et pourrait déclencher chez certains (comme chez moi) une bonne rafale de frissons. Le second, Ox-Eye, plus nerveux, a comme des airs à Robert Smith (malheureusement plus en écoute).
Et pour finir, le clip de Great Meadow Island, esthétiquement très réussi et que je vous conseille de regarder en plein écran :


lundi 4 mai 2009

[Track of The Day] Metric - Gimme Sympathy

Bien que formé en 1998, bien qu'auteur de déjà trois albums et trois Eps, bien qu'ayant souvent croisé ce nom lors de mes pérégrinations musicaless, je n'avais jamais encore vraiment posé les oreilles sur un disque de Metric, combo synthé-pop énergique canadien mené par Emily Haines (fille du poète Paul Haines) et James Shaw.
C'est donc fait avec ce 'Fantaisies', quatrième album du groupe, qui n'invente pas la machine à mélodies, mais qui reste un effort on ne peut plus efficace.
Bubblegum-pop surement, pas original pour un sou certes, mais à vrai dire, who cares? L'important, c'est que les titres sont plutôt bien écrits, que ça déborde de beats accrocheurs et de rythmiques qui donnent envie de danser. Bref, sucré, délicieusement efficace, ce 'Fantaisies' est un formidable album de printemps. Et Gimme Sympathy une chanson parfaite pour un lundi. 

Album: Fantaisies 
Année: 2009 
Label: Last Gang

vendredi 1 mai 2009

[Track of The Day] Ariel Ramirez - Kyrie (Vidala-baguala)

Get Well Soon a sorti un album formidable l'an passé, dont je ne me lasse toujours pas, 'Rest Now, Weary Head ! You Will Get Well Soon'. Get Well Soon est en tournée en France ces jours-ci (pour les lyonnais, c'est au Kao que ça se passe, lundi 4 mai prochain, avec Dear Reader en première partie. Infos ici ou ). Get Well Soon a énormément de talent et beaucoup de charisme.
Mais Get Well Soon (de son vrai nom Konstantin Gropper) ne serait-il pas un fieffé coquin à ses heures perdues? C'est un certain Odilon qui avait soulevé le lièvre. Une de ses chansons, People Magazine Front Cover, serait un tant soit peu "pompé" un titre du folklore argentin, Kyrie, composé par Ariel Ramirez au début des années 60.
Après écoute, il faut bien admettre que Get Well Soon n'a pas fait semblant effectivement. Certes le rythme n'est pas le même, mais les deux titres se ressemblent énormément mélodiquement parlant. L'intro est d'ailleurs à ce propos saisissante.
Ceci ne remet nullement en cause les qualités de Get Well Soon et de son album en tous points magnifique. Mais cette discrète bizarrerie a quand même le don d'interloquer. 

Album: Misa Criolla 
Année: 1963 
Label: Milan

Histoire de bien pouvoir comparer les deux titres, un petit lecteur grooveshark avec l'inspirateur suivi de l'inspiré (malheureusement plus en ligne).