lundi 30 juin 2008

Track of The Day (24-30 juin 2008)

Une semaine placée sous le signe des nouveautés, à peine troublée par un remix réussi. (et toujours en écoute dans le lecteur deezer à droite).

Lundi 30 juin 2008:
* Born RuffiansKnife [Warp]
Bien plus qu’une curiosité, Born Ruffians est une des belles découvertes warpienne de 2008. Opus de pop-folk tourmentée, bien influencés par les derniers albums d’Animal Collective, ‘Red Yellow and Blue’, leur premier album, est un grand disque dont il faudrait revenir dessus. Mais avant cela, laissons nous bercer par leur reprise de Knife de leurs potes de label Grizzly Bear. Charming, isn’t it ?
(disponible sur Hummingbird Ep, 2008)

Dimanche 29 juin 2008:
* Port O’BrienFisherman’s Son [City Slang]
Californien, Port O’Brien est, en 2008 et pour moi, une découverte. Un groupe avec des chœurs de partout (comme il est de coutume depuis quelques années), des mandolines, des banjos, des riffs nerveux et de jolies cordes. Si vous ne fondez pas à l’écoute de ce Fisherman’s Son, je ne peux plus rien pour vous.
(disponible sur All We Could Do Was Sing, 2008)


Samedi 28 juin 2008:
* Girls In HawaïSummer Storm [Naïve]
Deuxième album pour ces Belges dont le père spirituel n’est autre que Jason Lytle, de feu Grandaddy. Que cela soit dans la voix (encore plus poussé que sur le premier album) ou dans les compositions, l’âme des Américains de Modesto en Californie flotte une fois de plus un peu de partout. Il suffit d’écouter ce Summer Storm pour s’en rendre compte.
(disponible sur Plan Your Escape, 2008)

Vendredi 27 juin 2008:
* SleepingdogAlleys [Zeal]
Voilà un album sur lequel on ne dansera pas en soufflant dans des langues de belle-mères. Non. Plutôt l'inverse. Dix titres tout doux, tout tristes, entre piano et guitare folk, tous deux intimistes et voix diaphane, qui donne des frissons. Parmi eux, ce très beau Alleys. Snif.
(disponible sur Polar Life, 2008)

Jeudi 26 juin 2008:
* Radar BrosHappy Spirits [Merge]
Les années passent, les Radar Bros continuent leur route pavée de slowcore, de pop et de folk langoureux et intimiste. Sur leur dernier ‘Auditorium’, rien de bien nouveau sous le soleil si ce n’est un cinquième album aussi réussi que ses prédécesseurs. Pour ceux qui ne connaissent pas, attention, ça sent le coup de foudre.
(disponible sur Auditorium, 2008)

Mercredi 25 juin 2008:
* Blood Red ShoesYou Bring Me Down [V2]
‘Box of Secrets’ est le premier album officiel de ce duo de Brighton. L’an passé, dans ces pages, j’avais chroniqué leur ‘I’ll Be Your Eyes Ep’, collection de titres foutrement efficaces. Six mois plus tard, le duo n’a pas changé. Il a juste entouré ses chansons d’une production plus forte – et qui ne le suis sied pas toujours d’ailleurs. Mais les compositions sont toujours là. Boum.
(disponible sur Box of Secrets, 2008)

Mardi 24 juin 2008:
* ColdplayTalk (Jacques Lu Cont Remix) [Parlophone]
Je ne sais pas ce que j’ai avec Coldplay ces derniers jours, mais voilà t-y pas que pas plus tard qu’il y a deux jours, je retombe sur ce remix de Talk, signé Jacques Lu Cont qui, depuis ses Rythmes Digitales, à beaucoup de mal à rebondir (et ce n’est pas la production sans relief de l’album de Madonna ‘Confessions on a Dancefloor’ en 2006 qui va l’y aider). Un bel effort (sous le nom de Thin White Duke), un bon remix, tout en montée.
(disponible sur Talk - The Remixes, 2006)

lundi 23 juin 2008

Track of The Day (17-23 juin 2008)

Une semaine de musique mais six titres. Entre remixes et nouveautés. (et toujours en écoute dans le lecteur deezer à droite).

Lundi 23 juin 2008:

* Envelopes - Party [Brille]
Envelopes, une des très belles découvertes de cette année, sait pondre de grands titres, à deux doigts du tubes. Rock à la Alamo Race Track, ce Party rend même hommage à Bonnie Tyler. Manquent pas d'humour ces franco-suédois.
(disponible sur Here Comes The Wind, 2008)

Dimanche 22 juin 2008:
* Hayden - Did I Wake Up Beside You? [Hardwood]
Folkeux de son état, Hayden, sur son nouvel album (et après quatre pourrait se rapprocher quelque part de Neil Young, notamment via ce Did I Wake Up Beside You?. Je sais que je dis ca constamment en ce moment, mais "on y reviendra". Il faut.
(disponible sur In Field & Town, 2008)

Samedi 21 juin 2008:
Boycottons la fête de la musique, ses reprises de Led Zepellin massacrés par quelques quinquagénaires en mal d'occupations et par quelques jeunots pour qui "les BB Brunes, cé tro kikoo lol". Donc pas de titre today.

Vendredi 20 juin 2008:
* dEUS - The Magic Hour [Islands]
Mon disque préféré de dEUS (oui je sais, In a Bar, Under a Sea, tout ça). Et un de mes titres préférés de la bande à Tom Barman. Y a bien sûr Instant Street. Mais ce The Magic Hour est une belle bouffée de zenitude, perdue au milieu de ce grand album qu'est 'The Ideal Crash'.
(disponible sur The Ideal Crash, 1999)

Jeudi 19 juin 2008:
* Boys Noize - My Head (ParaOne Remix) [Boysnoize Records]
Quant le supersonic Allemand Boys Noize remixe un titre d'un de ses collègues de la scène électro, une seule chose à faire: pousser les tables, virer les chaises et se mettre à danser comme un fou en sautant sur le canapé. Je ne vois pas d'autres solutions.
(disponible sur rien du tout pour le moment, 2008)

Mercredi 18 juin 2008:
* Ray Lamontagne - Crazy (Gnarls Barkley cover) [RCA]
Hier, je parlais des reprises dans mon post sur le dernier album d'Adem, 'Takes'. Encore une reprise aujourd'hui, avec celle de Crazy des Gnarls Barkley par le grand Ray Lamontagne (faudra qu'on en parle de ce grand barbu introverti un jour sur ce blog). Bon, je sais, elle a deux ans. Mais qui a dit qu'on n'avait pas le droit de se faire plaisir hein?
(disponible sur How Come Ep, 2006)

Mardi 17 juin 2008:
* Coldplay - Violet Hill (Cryptonites Remix)
Leur Ep 'Hands of God' vient de sortir. Mais c'est par ce remix du premier single du nouvel album de Coldplay 'Viva La Vida' que ces Electro-Suisse vont se faire un nom. Leur remix n'est pas un titre édifiant mais il est efficace et fais bouger la tête de bas en haut. Que demander de plus?
(disponible sur rien du tout pour le moment, 2008)

mardi 17 juin 2008

Adem – Takes [Domino]

Longtemps, j’ai toujours eu un rapport difficile avec les reprises. Non pas que j’étais totalement fermé à ce genre mais je me suis toujours demandé quel était l’intérêt de retravailler (ou non la plupart du temps) une chanson d’un autre plutôt que d’écrire une composition originale. J’ai souvent trouvé que cela était un moyen trop facile pour plaire et pour faire vendre des disques. Bref, une technique pour artiste en manque d’imagination ou de « produits » essayant de s’acheter une légitimité aux yeux de beaucoup.

Et puis un jour, j’ai découvert Johnny Cash, remis en selle par Rick Rubin, qui s’amusait, à quelques heures de sa mort, à reprendre quelques titres célèbres, à les dépouiller et à leur donner une force immense avec quelques funestes de notes de guitares ou de piano, enveloppées dans une voix rocailleuse à nulle autre pareille. Ce type là a changé ma conception des covers en reprenant Hurt de Nine Inch Nails, un titre qui surpasse de loin l’original et me file toujours autant de frissons, même après un nombre incalculable d’écoutes.

Sans oser mettre les deux artistes au même plan, Adem (ex-membre de Fridge, le groupe qu’il formait avec, notamment, Four Tet) joue dans la même catégorie. Artiste (presque) totalement inconnu en France malgré deux albums divins (surtout le premier, ‘Homesongs’, dont il faut absolument écouter le somptueux These Are Your Friends, un de mes singles de l’année 2004, disponible ici), il revient avec un troisième album… de reprises (vous l’aurez compris), 'Takes' le bien nommé. Challenge délicat donc. Mais qu’il relève haut la main avec une force et un talent inouï. Et de deux manières.

Premièrement dans le choix de ses compositions. Ici, pas de standards ou de titres connus de tous. Non. Adem a du goût et nous le fait savoir en reprenant Yo La Tengo, Aphex Twin, Lisa Germano, Björk (période 'Homogenic') ou même Tortoise. Un tracklisting surprenant mais bien vu.

La seconde est dans la réécriture de ces titres. Adem a toujours été partisan d’un folk conteporain, lumineux et où les notes de guitares sonnent comme jamais. Et sur 'Takes', il continue dans cette voie là. Il faut l’entendre sublimer Hotellounge de dEUS, envoyer au septième ciel mélodique Invisible Man des Breeders ou épouser les contours nerveux de Starla des Smashing Pumpkins (une b-side sortie en 1992).
Sur deux titres, Adem devient même fascinant (voir plus bas) : Oh My Lover de PJ Harvey, beaucoup moins électrique que l’original mais aux cordes somptueuses et le To Cure A Weakling Chile (Boy Girl Song) d’Aphex Twin, dans la plus pure tradition Adem, avec chœurs, xylophones, guitare acoustique, le tout se répétant et s’emmêlant, à l’infini.

Bref, dans la même veine qu’un Jim O’Rourke période Eurêka (la filiation est toujours d’actualité), Adem continue sur sa lancée d’un folk qui scintille et qui respire, en redonnant vie à quelques titres fameux, pour la plupart passés dans l’oubli. Bref, un album de covers intelligent et diablement réussi. (sortie: 12 mai 2008)

Son :
Myspace (dont trois titres de ‘Takes’)
Site Officiel
Myspace non-officiel (quatre titres de ‘Homesongs’ en écoute)

Pour faire les choses bien, deux titres en écoute, les deux plus beaux de l'album selon votre serviteur: Le Oh My Lover de PJ Harvey et le To Cure A Weakling Chile (Boy Girl Song) Aphex Twin. Malheureusement plus en écoute.


Finissons en beauté avec une vidéo d'Adem reprenant 'Hotel Lounge' de dEUS (malheureusement plus disponible).

lundi 16 juin 2008

Track of The Day (10-16 juin 2008)

Une semaine pleine de nouveautés et, j'espère, de découvertes. (et toujours en écoute dans le lecteur deezer à droite)

Lundi 16 juin 2008:
* Sufjan Stevens - Free Man In Paris (Joni Mitchell cover) [Nonesuch]
Le grand Sufjan Stevens l'an dernier avait, à l'occasion d'un album Tribute à Joni Mitchell, sorti sa version de Free Man in Paris. Une reprise réussie, très Sufjanienne (depuis 'Come on Feel The Illinoise', le gus a vraiment un son à lui) et qui rend bien hommage à cette grande dame qu'est Joni Mitchell.
(disponible sur A Tribute to Joni Mitchell, 2007)

Dimanche 15 juin 2008:
* Micah P. Hinson - A Dream of Her [Houston Party]
Alors que je viens d'apprendre que le grand Micah P. Hinson revient en septembre prochain avec un nouvel album ('Micah P. Hinson & the Red Empire Orchestra'), retour sur une de ses merveilles (ce mec là en a trop), A Dream of Her. Tremblez poils de mes bras, tremblez!
(disponible sur Presents a Dream of Her Ep, 2007)

Samedi 14 juin 2008:
* Wire - All Fours [Post Everything]
Retour des vétérans du post-punk, cinq ans après leur dernier album en date. On reviendra sur le disque plus précisément quand les écoutes se seront accumulées dans mes oreilles. Sachez toutefois que ce 'Object 47' se termine par ce All Fours dément. Fan le -Twist-, fan!
(disponible sur Object 47, 2008)

Vendredi 13 juin 2008:
* Kiko - Slave of My Mind [Different]
Ce n'est pas un nouveau venu sur la scène électro française mais parions qu'il va exploser cette année. Ses sets sont déments (il faut être clair, net et précis), son premier album sort chez Different et son premier single Slave of My Mind est juste magique. Neuf minutes pour devenir esclave de Kiko. Oh yeah!
(disponible sur Slave of My Mind, 2008)

Jeudi 12 juin 2008:
* MGMT - Time to Pretend (2005 version) [Cantora]
Comme quoi, il faut un peu de temps pour peaufiner un titre. Prenons MGMT, révélation (et album?) de l'année qui avant de fignoler son Time to Pretend - qui aurait été en d'autres temps un hymne générationnel - avait sorti une première version beaucoup plus discrète et electro, dénudée de ses atours percutants de 2008. Il en reste quand même une version à découvrir et loin d'être désagréable.
(disponible sur Time to Pretend Ep, 2005)

Mercredi 11 juin 2008:
* Nagisa Ni Te - Me, On The Beach [Jagjaguwar]
Quand, en 2001, Jagjaguwar avait réédité le premier album de 1995 du groupe, un forumeur de La Caverne (ah, quelle communauté c'était!) me l'avait (à moi et à d'autres) fortement conseillé. Et en effet, Nagisa Ni Te, un groupe japonais chantant en japonais et faisant de la pop-folk, a de la gueule. J'avais même eu un vrai coup de foudre pour ce titre là, Me, On The Beach, à la mélodie particulièrement entêtante.
(disponible sur On The Love Beach, 2001)

Mardi 10 juin 2008:
* Styrofoam - Bright Red Helmet [Nettwerk]
A tout ceux qui cherchent un palliatif à Postal Service et leur electro-cheap, ce groupe est fait pour vous. Le disque est une très grande réussite. Et ce Bright Red Helmet encore plus. On y revient dans quelques jours.
(disponible sur A Thousand Dreams, 2008)

jeudi 12 juin 2008

The Tallest Man On Earth - Shallow Grave [Gravitation]

Si le grand Bob Dylan était déjà passé de vie à trépas (s'il existe un Dieu, qu'il l'en garde), j'aurais débuté cette chronique par "l'esprit de Dylan enfin réincarné". Oui, c'est bateau, je sais. Et alors? De toutes façons, la question ne se pose pas puisque Zimmerman est toujours bien vivant, qu'il va bientôt sortir le volume 2 de sa biographie et qu'en 2006 il avait publié un album tout sauf moyen.

Je ne commencerai donc pas ma chronique par cela. Je vais plutôt m'écheniller à vous présenter rapidement Kristian Matsson, suédois de son état et qui, après un premier Ep en 2006, sort ces jours-ci son premier album, 'Shallow Grave', chez Gravitation, toujours sous le nom de The Tallest Man on Earth.

Autant vous le dire tout de suite, il m'étonnerait bien que ce soit le plus grand homme du monde. Faudrait pas nous prendre pour des buses quand même. Par contre, qu'il soit l'artiste à qui l'adjectif 'Dylanien' va le mieux ne me choquerait pas outre-mesure.

Cela fait des années (allez, disons 30 ans au bas mot) que l'on cherche un successeur au grand Bob (alors que ce dernier est toujours bien vivant et actif. Va comprendre). Et cela fait 30 ans que l'on se casse les dents sur ce sujet.

Quarante-six après son premier album éponyme, il semblerait pourtant que, finalement, le tant attendu successeur soit arrivé. Bien sûr, tout ceci est à prendre avec des pincettes et demande confirmation dans les années qui viennent. Il n'empêche: comment ne pas penser à 'The Freewheeling'Bob Dylan', 'The Times They Are-A Changing' ou 'Another Side of Bob Dylan' à l'écoute de ce 'Shallow Grave'? Comment ne pas penser à The Girl From The North Country quand débute Pistol Dreams? Impossible.

Entre cette voix nasillarde, des textes un brin surréalistes et ces chansons folk, livrées brutes, enregistrées en une prise, dénudées de productions, The Tallest Man On Earth fait plus que rappeler l'esprit du Dylan du début des années 60: il l'incarne.
Son 'Shallow Grave' est même un hommage à cette période là: quand les sillons craquaient, quand les disques ne dépassaient pas 30/35 minutes (celui ci en fait trente) et que de jeunes hippies, une guitare en bandoulière, voulaient dominer le monde.

The Tallest Man On Earth ne confirmera peut-être pas tout l'espoir que je (et bien d'autres j'imagine) porte en lui. Peu importe en vérité. Son disque est un si grand délice de folk à la manière de "y a trente ans" qu'il faudrait être sacrément borner pour bouder son plaisir. (sortie: 5 mars 2008)

Son:
Myspace (Deux titres de 'Shallow Grave' en écoute)
Site Officiel (Une preview de une minute pour chaque titre de l'album).

Deux titres, assez représentatifs de l'album: Honey Won't You Let Me In et Where Do My Bluebirds Fly. Vive les Trente Glorieuses! Malheureusement plus en écoute.

lundi 9 juin 2008

Track of The Day (3-9 juin 2008)

Après un bon mois de break (trop de boulot tue le boulot, qu'on se le dise), renaissance de ce blog sans chapeau. Avec sept premiers titres de 'Track of The Day' et que des nouveautés. (et toujours en écoute dans le lecteur deezer à droite).

Lundi 9 juin 2008:
* The Last Shadow Puppets - Separate And Ever Deadly [Domino]
La mode est au super groupe (cf. Wolf Parade), notamment chez nos amis d'outre-atlantique. Les britanniques s'y sont donc mis. Alex Turner (Arctic Monkeys) et Miles Kane (The Rascals) s'apprécient et, pour le fun, sortent un disque sixties à la sauce Western, avec des cordes et des cuivres t'en veux t'en as. Pas essentiel mais bigrement efficace.
(disponible sur The Age Of The Understatement, 2008)

Dimanche 8 juin 2008:

* LCD Soundsystem - Big Ideas [Sony]
J'avais fait de leur 'All My Friends' mon titre de l'année 2007. En 2008, la bande de Murphy reviendra sûrement avec un nouvel album. D'ici à, et pour patienter, LCD Soundsystem a participé la bande originale de "21", film actuellement à l'affiche avec Kevin Spacey. Leur contribution s'appelle Big Ideas et est catchy et dansante. As usual.
(disponible sur 21 Original Soundtrack, 2008)

Samedi 7 juin 2008:
* Fleet Foxes - Ragged Wood [Sub Pop]
Nouvelle trouvaille de chez Sub Pop, ces jeunes gens de Seattle ressemblent à des hippies, font de la musique de hippie, avec des chœurs dans tous les sens et des faux-airs de Grizzly Bear. Charmant.
(disponible sur Ragged Wood, 2008)


Vendredi 6 juin 2008:
* Foxboro Hot Tubs - Mother Mary [Warner]
Il y a quelques temps, le plus que recommandable Mr Meuble avait attiré ma curiosité sur ce groupe au nom très 60s. Après écoute, le nom colle bien avec leur musique entre garage et Kinks. L'idée c'est qu'un groupe très connu (et pour qui j'ai le plus grand respect) se cache derrière tout ça. Sauras-tu retrouver de qui il s'agit? D'ici là, ennivres toi de ce Mother Mary d'une originalité nulle mais d'une efficacité folle. Plus d'info sur les Foxboro Hot Tub chez Mr Meuble.
(disponible sur Stop Drop and Roll!!!, 2008)

Jeudi 5 juin 2008:
* Alain Bashung - Tants de Nuits [Barclay]
Il ne va pas bien. Il est même plutôt malade. Mais cela ne l'empêche pas de sortir peut-être le meilleur disque de sa carrière. 'Bleu Pétrole' est une merveille de chanson française, porté par une voix à nulle autre pareille. La preuve avec ce Tant de Nuits à la tristesse ravageuse. On y reviendra vite.
(disponible sur Bleu Pétrole, 2008)

Mercredi 4 juin 2008:
* Grand Archives - Crime Window [Sub Pop]
Derrière ce groupe se cache un des mecs des Band of Horses. L'album est bon d'ailleurs, entre pop-folk aérienne, voix délicate et arrangements feutrés. Sauf sur ce Crime Window, échevelé, dans la grande tradition des années 2000. Réjouissance pop qui donne le sourire. Et la patate.
(disponible sur The Grand Archives, 2008)


Mardi 3 juin 2008:
* Jamie Lidell - All I Wanna Do [Warp]
Nouvel album excellent du Jamie Lidell, Warpien jusqu'au bout des ongles et soul-funkeur du futur. Une sorte de Prince du XXIè siècle. Délicieux, avec en point d'orgue ce All I Wanna Do, sucrerie toute sexy. Rien de mieux pour relancer un 'Track of The Day' léthargique depuis bien trop longtemps.
(disponible sur Jim, 2008)

jeudi 5 juin 2008

The Magnetic Fields – Distortion [Nonesuch]

En 1999, un Bostonien du nom de Stephin Merritt sort – avec ses trois acolytes Claudia Gonson, Sam Davol et John Woo – son chef d’œuvre et un de ceux que l’histoire de la pop retiendra : ’69 Songs’ ou soixante-neuf chansons parlant d’amour, de bonheur, de désespoir, le tout sur trois disques. Une grande œuvre, du génie même qui célèbre son auteur (le groupe tient et ne vit que grâce à sa tête de proue) comme un des (le ?) plus grands songwriter vivant (c’est pas de moi mais de l’avis général). Rien que ça.

Neuf ans plus tard. Stephin Merritt est toujours à la tête de ses Magnetic Fields. Ses compères sont toujours les mêmes depuis le départ. Et le groupe a sorti un nouvel album, son neuvième. Et pas des moindres.
Tranchant avec ses productions passées (même si je dois avouer ne pas avoir écouté une note de 'I', leur album de 2004), les Magnetic Fields changent de registre, rappelle à notre bon souvenir les Jesus & Mary Chain (référence indéniable), font sortir Phil Spector de taule, et pondent un 'Distortion'… distordu.

Car jamais peut-être un album n’aura aussi bien porté son nom. Le son y est saturé, des larsens se baladent un peu de partout, la production est étouffante. Et pourtant, on n’arrête pas d’appuyer sur « play » à chaque fin de disque. Donc, pourquoi ? Tout simplement parce que mélodiquement et structurellement, ce disque est une grande réussite, un mariage habile de noisy-pop et de grandes mélodies : des titres comme Zombie Boy (voir plus bas) et California Girl (où Stephin Merritt, via un texte plutôt virulent, mais par la voix de Claudia Gosson, déverse sa bile contre les californiennes) sont des bijoux de songwriting. Une sorte de bataille entre larsen et la mélodie avec le milieu qui l’emporte.

Bref, un disque surprenant mais qui s’inscrit finalement totalement dans la grande discographie des Magnetic Fields, entre belles ritournelles et textes inspirés. ‘Distortion’ est d’ailleurs peut-être une formidable porte d’entrée pour découvrir ce groupe. On commence par un son un peu noisy avant de faire marche arrière et de décliner une à une les merveilles de pop que Stephin Merritt a pondu en près de vingt ans. (sortie : 15 janvier 2008)

Son :
Myspace (trois titres de l’album en écoute)
Site Officiel (site officiel de Stephin Merritt et de ses multiples projets, dont
The Magnetic Fields)

En écoute pour ce disque là, Please Stop Dancing et Zombie Boy, deux titres plutôt représentatif de ce ‘Distortion’ qui n’arrête pas de tourner sur ma platine (malheureusement plus en écoute).

mardi 3 juin 2008

Wolf Parade – At Mount Zoomer [Sub Pop]

Finalement, on y arrive. Après plus de deux mois d’inactivité sur ce blog (en matière de chronique s’entend), retour aux nouveautés, aux disques qui tripotent l’imagination, aux albums qui feront, à leur niveau en tout cas, date, et qu’on tirera joyeusement de leurs pochettes – aussi hideuses soient-elles – dans cinq ans avec un plaisir non-feint pour les poser à nouveau sur notre platine et se laisser bercer par ce sentiment qui finira bien par nous avoir nous aussi : «bondieu, c’était mieux avant».

Alors qu’en fait non quand on y réfléchit bien. Non non. Prenons les Wolf Parade. Super groupe (c’est à la mode depuis quelques années en Amérique du Nord) mené par Spencer Krug (Frog Eyes, Swan Lake) et Dan Boeckner d’Handsome Furs – autrement dit, et entre autres, les deux voix qui s’entremêlent sur le disque –, amis des Arcade Fire (Wolf Parade a enregistré cet album dans l’église détenue par la bande de Régine Chassagne), il avait été découvert en 2005 via un EP – éponyme – assez enthousiasmant, avant d’enchainer par un album bon quoiqu’inégal.
Trois ans plus tard, voilà qu’ils nous reviennent, avec un ‘At Mount Zoomer’, pourvu de neuf titres (bouh !) et 46 mns de musique (yeah !).

Et bien vous savez quoi ? Ce n’était pas mieux avant : c’est juste mieux maintenant. Que l’on soit ici passionné de musique, auditeur occasionnel ou fan de variété française multi-(re)diffusée, le débat ne devrait pas avoir trop lieu concernant cet album. Pour peu qu’on ait un minimum d’ouverture musicale et d’envie.

Indie-pop, indie-rock, prog-rock aux relents un peu cheap, ‘At Mount Zoomer’ est un peu tout cela à la fois, entouré d’une production d’une qualité dingue. Mais surtout, c’est un album cohérent, sans faiblesse, sans temps mort, particulièrement bien écrit et qui laisse les errements de leur premier ‘Apologies to the Queen Mary’ de côté. Sub Pop parle même de «this generation’s ‘Marquee Moon’» rien que ça. On n’ira pas mettre ce disque au niveau du chef d’œuvre de Tom Verlaine, en tout cas pas maintenant.

Mais alors que beaucoup s’enthousiasment pour le nouvel album d’Islands, qui n’a, à mon grand regret, ni le génie des Unicorns ni la joliesse de ‘Return to the Sea’, Wolf Parade va sortir dans l’indifférence générale (en France) un deuxième album vraiment (d)étonnant, mature, généreux dans ses compositions et sur de lui. Bref un grand disque. On parie qu’on en reparle dans six mois ? D’ici là, portez la bonne parole mes ami(e)s ! (sortie: 17 juin 2008)

Son :
Myspace (2 titres de ‘At Mount Zoomer’, dont un en téléchargement gratuit, et trois autres, en extra)
Site Officiel

Histoire de faire les choses en grand, deux morceaux : Soldier’s Grin ouvre l’album d’une manière admirable. Et si vous n’êtes pas touché par ce premier morceau, nul doute que Kissing The Beehive, vrai chef d’œuvre de dix minutes devrait vous mettre d'accord (malheureusement plus en écoute).