vendredi 28 décembre 2007

Top 50 'Albums 2007': 10-01

Dernière ligne droite avec les dix premiers. De belles découvertes et d'énormes confirmations. Et alors que je finis ce top, je suis en train d'écouter un disque sorti il y a quelques semaines et qui me met sur le cul et sur lequel il faudra bien sûr revenir dès début janvier car, et après une écoute, il m'emballe sévère et aurait trusté le tout haut de mon top 2007 si j'avais eu l'idée de l'écouter plus tôt. Bref, quelle belle année!

Nb: Et toujours en bas de page, un dernier lecteur deezer pour écouter un titre de chaque album.


10. Joe Henry – Civilians [Anti]
Nouvel album très classe de l’ami Joe Henry, entouré comme il se doit par quelques talentueux de l’instrument. Un songwriting délicieux, des airs jazz et de pop suave aux accents parfois folk et enrobés de mandoline. Un album sur les Etats-Unis, classieux comme tout.




09. Angels of Light – We Are Him [Young God]
Un ex de Swans (dont j’ai enfin découvert une partie de la discographie) sort un disque et je me prends une grosse claque. Un disque aux contours très rock torturés, très noir mais au coeur très pop finalement. On alterne en fait les ambiances. Il y a de tout, des cuivres, des choeurs, des cordes, de très belles mélodies. De slow-core à des rock riffeurs (langoureux ou non), il n’y a qu’un pas que Michael Gira franchit admirablement.

08. Vitalic – V Live [Citizen]
Tiens un live. Et d’électro en plus. Et alors? Ben, du génie. A se taper la tête contre les murs. Une heure à tout péter, un mix parfait entre le son et le bruit de la salle. Ses plus grands titres revus à la sauce “j’ai pris 12 guronzans ce matin et je pète le feu” et huit nouveautés qui font saliver et espérer du très gros pour le futur album. Un live indispensable et, de loin, l’album electro de l’année.


07. Vic Chesnutt – North Star Deserter [Constellation]
Vic Chesnutt s'entoure de Efrim, Guy Picciotto et toute la belle constellation et sort l'album le plus poignant de l'année, entre folk intimiste, post-rock (forcément) enragé et chœurs si propres au label canadien et à ses artistes. Les guests sont au service du maître et le résultat n’est rien d’autre qu’un disque fabuleux, habité comme jamais.



06. Loney, Dear – Loney Noir [Sub Pop]
Suédois de son état, Emile Svanängen (aka Loney, Dear) est un jeune songwriter folk avec pleins de pop autour qui, après un joli succès dans son pays d’origine quand il vendait ses disques sur CD-R, s’apprête à en découdre avec le monde entier avec sa musique qui a des faux-airs de Belle & Sebastian période Jeepster. Xylophone, guitare folk déchaînée, tout y passe. Aussi frais pour son genre que 'Funeral' l’a été pour la pop.


05. Animal Collective – Strawberry Jam [Domino]
Sorte de point d’orgue d’une trilogie de pop foutraque débutée avec 'Sung Tongs', 'Strawberry Jam' est un disque indispensable (comme tous) d’Animal Collective. Du psychédélisme, des nappes, des tubes en pagaille, surmonté par cette rythmique entêtante et hypnotique. Plus accessible que les précédents, plus mélodique mais toujours très exigeant, ce nouvel opus reste empreint de la même folie douce qui les caractérise. Groupe fondamental des années 2000, peut-être à son apogée.

04. Panda Bear – Personn Pitch [Paw Tracks]
S’échappant furtivement de son combo déjanté, Noah Lennox donne enfin suite à son lumineux album d’acid-folk introspectif de 2002 et convie à la table des festivités les fantômes de Brian Wilson et de Syd Barrett, qui auraient sérieusement abusés de pastilles qui font halluciner. Un disque de pop déglinguée, psychédélique et pastorale, assez barge et totalement essentiel en cette année fournie. Et accessoirement, la pochette de la décennie.

03. Florent Marchet – Rio Baril [Barclay]
Et un chef d’œuvre de pop à la française, un! Prenons donc Florent Marchet. Et son deuxième et nouvel album. En arrière fond : une petite ville de campagne, Rio Baril, semblable a tant d’autres bourgades qui peuplent notre beau pays. En personnage principal : Florent Marchet (enfin, on s’en doute).
En personnages secondaires : son ex qu’il ne supportait, ses amis qui l’auraient quitté si cette putain de peste l’avait épousé, ses parents, son voisin avec qui il essaie de créer du lien social. Bref, tout un parterre de personnage qui vont et viennent dans ce concept album, passionnant de bout en bout. Du folk, de la pop, des cuivres et des cordes, des histoires d’amour qui finissent mal, des déceptions dont on ne guérit pas vraiment. Une histoire qu’on ne se lasse pas d’écouter, même si l’on connaît la fin. Un peu l’histoire de tout le monde en fait.

02. Radical Face – Ghost [Morr Music]
De tous les disques que j’ai pu écouter et aimer cette année, celui-là est le premier qui m’a renversé. Mis les larmes aux yeux. Procurés des frissons dans le dos, dans les bras, au bout des doigts. De partout. Mon premier choc musical de 2007. Une pop planante, atmosphérique et romantique, un folk serein et céleste, accordéon en bandoulière, piano délicat, rythmiques et clappings endiablés et embruns en fond sonore. Un peu comme si Why? (hip-popeur de chez Anticon) avait enregistré son 'Elephant Eyelash' de 2005 chez Morr Music avec Page France en charge des chœurs.

01. Cloud Cult – The Meaning of 8 [Rebel Records]
S’il ne devait en rester qu’un (bon dans le cas où je n’ai vraiment pas le choix. Sinon je prends les cinquante) en 2007, ça serait donc celui-là. La découverte de l’année, celle d’un groupe proposant son cinquième album. Un groupe singulier, pour qui l’écologie est un vrai sacerdoce, ce qui explique (plus ou moins) qu’il ne soit jamais sorti des USA (ben oui, les cds en Europe, ça vient pas par voilier).
Le groupe, avec pour tête de proue le couple Minowa, propose une pop exaltée et alambiquée, qui n’hésite pas à aller flirter avec des bas-côtés lo-fi, electro ou beaucoup plus nerveux. Des constructions qui n’arrêtent pas de changer, d’évoluer et de se contredire, dix idées par morceaux, et au final une cohérence folle. Ajoutez à cela la grande faucheuse comme inspiration (la mort du fils du couple Minowa en 2002) et vous obtenez sans coup férir l’album de l’année. Un chef d’œuvre parmi les très grands disques, ni plus ni moins.

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Top 50 'Albums 2007': 30-11

Et voilà la suite, le classement du numéro 30 au numéro 11. Avec un titre par album en écoute, plus bas.



30. Thee, Stranded HorseChurning Strides [Talitres]
Sorte de réponse masculine (et française !) à Joanna Newsom, Thee, Stranded Horse est un disque fascinant. Parce que cet album là aurait pu être un truc chiant comme la pluie après un brushing. Et puis non. Basé autour de la kora, cet instrument africain qui sonne comme une rencontre entre une harpe et une mandoline, 'Churning Strides' est un peu le disque «je t’invite à un voyage. Et c’est moi qui paye» de l’année.


29. A Place to Bury Strangersst [Killer Pimp]
My Bloody Valentine rencontre New Order et dansent sur les cendres de Ian Curtis qui n’arretent de faire des aller-retours de son cercueil au devant de la scène. Noisy cold-wave shoegaze et tout le toutim. Voire même plus si affinités. On devrait réentendre parler de ces jeunes américains. Et rapidement.



28. BeirutThe Flying Cup Club [Ba Da Bing]
Après un premier album frais mais rapidement lassant, le névrosé Beirut franchit le cap du deuxième album avec élégance, talent et grâce, avec un 'Flying Cup Club' indéniablement beau. Toujours les mêmes ambiances d’Europe de l’Est et un opus qui gagne en cohérence et qui ne peut s’écouter que d’une traite au risque de passer à côté de pleins de choses.


27. Dinosaur JrBeyond [Domino]
Devant tous les échecs des reformations de groupes mythiques/à succès/légendaires, celle de Dinosaur Jr était un énorme risque : écorner l’image d’un des tous meilleurs groupes indé de la fin des années 80. Résultat ? Un bonheur. C’est carré, c’est propre et c’est réussi. La reformation qui fait plaisir, rock jusqu’au bout des ongles et intransigeant comme par le passé. Un exemple qu’on aurait aimé que les Stooges suivent.

26. Arcade FireNeon Bible [Merge]
Deuxième album plus qu’attendu après le formidable Funeral, Neon Bible’ m’a déçu aux premières écoutes. Les leaks de quelques chansons, deux mois avant la sortie, ça gâche un peu tout, quoiqu’on en dise. Et puis réenregistrer No Cars Go, je n’y voyais pas un intérêt énorme.
Il y a eu ensuite leur concert à Fourvière en juillet et il m’est rentré dans la peau. Et, ô surprise, ça ne m’a même pas fait mal. Et s’il est moins cohérent, il n’en reste pas moins très bon, avec quelques élans de pop grandiloquente mes amis, je vous dis que ça.

25. Chris Garneau - Music For Tourists [Absolutely Kosher]
Sorti au tout début de l’année, ce Music for Tourists est peut-être le premier disque que j’ai écouté en 2007. Et malgré les écoutes, malgré le temps, il aura tenu la route. Et bien. Un album tout au piano, au-dessus duquel vole l’ombre de Cat Power dont l’ami Chris Garneau pourrait être le pendant féminin. Ca ne respire pas la joie de vivre. On pourrait même dire que c’est complètement tristouille et déprimé. Mais c’est beau. Et histoire de finir en beauté, Garneau se pique au jeu de la cover et reprend plus qu'honorablement Between The Bars du grand et feu Elliott Smith.

24. LCD SoundsystemSound of Silver [DFA]
Les quelques écueils du premier album sont effacés. Et le second opus remporte la mise. Murphy et ses potos réussissent le tour de force de se renouveler sans changer de formule, toujours la même : du rock et dansant qui plus est, le tout sans concession. Et afin d’enfoncer le clou, 'Sound of Silver' a le don de compter en son sein le tube de cette année, 'All My Friends' (dont l’Ep du même nom est du même tonneau que l’album, pleins de remixes pertinents).

23. Iron & WineThe Shepherd's Dog [Sub Pop]
Sam Beam s’éloigne de son folk délicat et invite du monde sur son nouveau disque. Des instruments dans tous les sens, toujours ce même sens de la mélodie et un pop-folk inspiré avec des textes engagés bien comme il faut. Bref, l’homme se réinvente et sort un (nouveau) grand cru. Comme d’hab.



22. Justice - † [Ed Banger]
Depuis la sortie de leur remix tonitruant du Never Be Alone Again de Simian en 2003, on savait que Justice allait devenir énorme. La question était juste de savoir quand. 2007 aura donc été leur année. Et ‘†’ un album taille patron, d’une très grande cohérence, influencé à mort par Daft Punk (comme tous les artistes électro du moment, de Digitalism à Boys Noize) et qui savent pondre des tubes avec une régularité ahurissante. Album dancefloor (voire même plus) de l’année.

21. Apples in StereoNew Magnetic Wonder [Simian]
Inspiré par Pink Floyd (pour leur nom), potes de labels des Olivia Tremor Control, Neutral Milk Hotel et autres Beulah, fan de l’œuvre Beach Boys-ienne, les Apples in Stereo sont ma révélation power-pop de l’année. Des voix au vocoder, du rock, de la pop, le tout habilement aéré par quelques plages instrumentales, 'New Magnetic Wonder' est un bijou à vous donner le sourire, même un lundi matin, à 7h30 du matin, avec -7°C dehors.

20. Blonde Redhead – 23 [4AD]
Blonde Redhead poursuit son virage pop entamé avec Misery is a Butterfly et sort un disque détonnant. J’avais espéré un retour aux sources des débuts, quand on les comparait encore à Sonic Youth. Et puis finalement, ce style là leur va si bien. Quelle richesse mélodique ! Quel son ! Loin de faire une redite du précédent album, Blonde Redhead confirme qu’ils ont une classe folle. Et s’imposent définitivement (oui, vous me direz, ça fait un bail) comme un des groupes les plus passionnants de ces 15 dernières années. Pas moins.

19. Clap Your Hands Say Yeah! – Some Loud Thunder [Wichita]
Moi qui étais resté plus que circonspect à l’écoute de leur premier album, insupportable après 5 titres, je ne m’attendais pas à une telle claque. Car oui, ce nouvel album des Clap Your Hands Say Yeah! est un petit régal jubilatoire, blindé de mélodies et de jolis petites idées pour les enjoliver. Dans ce disque là, on retrouve un peu du 'Revolver' des Beatles, un peu de Pixies (le titre d’ouverture est un hommage flagrant), du Violent Femmes aussi. Et la voix, si désagréable sur le premier album, passe beaucoup mieux ici. Comme quoi, quand y a des chansons, c’est tout de suite plus intéressant…

18. Thurston MooreTrees Outside The Academy [Ecstatic Peace]
Deuxième album solo pour un des leaders du groupe rock le plus important des vingt dernières années, 'Trees Outside The Academy' est d’une grande sobriété, en commençant par la pochette où l’ami Thurston se prend pour Joey Ramone. Un disque qui sent, qui respire Sonic Youth, en plus pose et moins bruitiste, embellie par le joli violon de Samara Lubeski.

17. The Shape Of Broad MindsCraft Of The Lost Art [Lex]
Un disque de hip-hop à la personnalité toute entière. Quintet sur le papier, The Shape Of Broad Minds est en fait un duo : celui de jaWWAAD et Jneiro Jarel (et de ses trois autres noms de scène : Panama Black, Dr Who Dat et Rocque). Et deux bonshommes qui balancent des prods ciselés, entre jazz et hip-hop, assez psychédéliques et abstrackt et qui rappellent Madlib. Un album dans lequel il est dur de rentrer. Et autrement plus difficile d’en sortir.

16. Malcolm Middleton – A Brighter Beat [Full Time Hobby]
Deuxième album solo pour la moitié de (feu) Arab Strap. Un second opus qui tient la longueur cette fois, rock énervé faisant courbettes à quelques délicieuses chansons pop mélancoliques, le tout sous couvert d’écriture dépressive. Un disque charmant, pertinente solution pour lutter contre le toujours vivace trauma que la mort d’Arab Strap a engendré.


15. C-Rayz Walz and Parallel Thought – Chorus Rhyme [Urchin Studios]
Deuxième opus d’un triptyque discographique de l’ami C-Rayz, ce 'Chorus Rhyme' est un bijou de hip-hop limite old-school, produit à la perfection, plein de punch-lines, de scractchs, de rimes percutantes. Et, cerise sur le pancake, C-Rayz et Parallel Thought pondent un titre dément, de quinze, avec plus de trente emcee qui se succèdent au micro. Grand. Mais alors grand hein.

14. Liars – st [Mute]
Quatrième album des New-Yorkais, peut-être leur plus accessible, plus brut et rock et moins torturé que par le passé. Un album enjoué, maîtrisé, nerveux, avec du tube (Plaster Casts of Everything bordel !) qui, s’il ne prend pas les risques des précédents, est encore une fois une confirmation de tout le talent de ces trois gugusses.



13. Low – Drums & Guns [Sub Pop]
Les années ont beau passer sur le trio américain, elles ne semblent pas avoir d’emprise sur eux. Les mesquins diront bien sur que leurs meilleures années sont derrière eux. Et cela voudra dire qu’ils n’auront pas écouté ce ‘Drums & Guns’ qui montre un groupe dans un état des plus intimiste, torturé, sombre et gentiment expérimental. Dave Fridmann aux manettes et un groupe peut-être pas à son apogée. Mais pas loin.


12. Pumice - Pebbles [Soft Abuse]
Malgré sa pochette de 'Benjamin Biolay en vacances à Cabours', Pumice joue dans la sphère tourmentée. Un disque délicieusement bruitiste, plein de pop déglingué et de larsen, avec du drone par-dessus tout ça (magique Spike/Spear). Un disque tourmenté, vraiment bon, parcouru de titres qui pourraient être des tubes et qui vous arrivent dans la gueule sans savoir comment.


11. Magik Markers – Boss [Ecstatic Peace]
Une voix (y a du Kim Gordon chez elle), du noise, une signature sur le label d’une des têtes de proue du rock indé: un disque coup de boule frontal. La bande à Moore est fan depuis un bail déjà. Et y a de quoi. Un disque surprenant, qui prend à revers son auditoire à chaque nouvelle chanson. Incroyable.




Comme précédemment, le lecteur deezer qui va bien:

Top 50 'Albums 2007': 31-50

Et pour finir, le traditionnel top album. Un top 50 totalement subjectif. Une bien belle année que 2007 avec de grandes découvertes, des confirmations mais aussi de bonnes déceptions avec pas mal de disque écrasé par des titres immenses (Tunng, The National, Modest Mouse, ce genre de trucs). Peut-être pas du niveau de 2003 (référence pour moi, des chef d'oeuvre dans tous les coins) voire 2004. Et encore, à bien y regarder... Histoire de faire les choses bien et vu qu'un top album sans son n'a pas grand intérêt, vous trouverez au-bas de ce post un lecteur deezer compilant 20 titres des disques concernés (un par groupe).

Nb: Vu que Blogger me fait des misères et qu'il accepte pas un post long de cinquante disques, je vais couper ça en trois. Déjà 1) ça sera plus lisible, 2) moins lourd et 3) ça m'évitera de m'arracher les cheveux comme ce midi.

Bref, Top 50 donc. Et on commence par les albums 50 à 31.



50. Souvaris – A Hat [Gringo Records]
Un premier opus déjà post-rock mais tourné vers Boards of Canada ou Yo La Tengo, un deuxième qui prend de la testostérone, appelle Sonic Youth, Battles ou Shellac comme âmes d’inspirations et sort la grosse artillerie. Gros boulot et une nouvelle fois, grosse réussite et un des grands albums du genre de 2007. Bisous Simmo.



49. Von Südenfed – Tromatic Reflexxions [Domino]
Une (que dis-je, L’) icône punk et deux souris dj-ettes font dans la rencontre imprévue mais bien venue. Un disque electro-kepon sautillant et bandant, gorgé de tubes jusqu’à la glotte, seule et unique trace physique de la rencontre de Mouse on Mars et de Mark E. Smith, ce dernier, comme à son habitude a, semble t-il déjà mis fin à l’affaire. Pas une vraie surprise. On mettra Fledermaus Can't Get Enough, un des tubes de l’année, faut pas se mentir, à fond en guise de musique funéraire.

48. Over The Rhine – The Trumpet Child [Great Speckled]
Leur précédent album était un disque pop, beau comme tout, éclipsé par la tornade Sufjan Stevens. Leur nouvel opus (celui là donc) lorgne plus vers un côté jazzy et classy, à faire frissonner plus d’un bel homme, aux moustaches savamment taillées et à la descente de Scotch, assez vieux pour commander son propre Scotch, raffinée. Vous sentez cette odeur de cigarette ? Vous entendez ces applaudissements feutrés ? Ben, vous êtes dans un club de jazz des années 30, sous des voûtes. Et vous êtes bien.

47. Dakota Suite – Waiting For The Dawn To Crawl Through And Take Away Your Life [Glitterhouse]
Nouvel album de l'Anglais Dakota Suite, entre folk, cuivres et riffs tendus. Langoureux, mélancolique, triste, froid comme l'hiver et beau comme le printemps. Un disque à faire écouter à un déprimé : c’est souvent dans le tristement beau qu’on trouve une porte de secours.



46. Dntel – Dumb Luck [Sub Pop]
Une casting magique (Conor Oberst, Lali Puna, Jenny Lewis, Fog ou encore Grizzli Bear) et une alchimie non feinte entre sa musique et le chant de ses invités, vraiment à la disposition du maître des lieux : bref, un grand disque d’electro-pop. Reste plus qu’à donner naissance au petit frêre de ‘Give Up’, le premier album des Postal Service.



45. Editors – An End Has a Start [Kitchenware]
Un deuxième album avec du tubes «t’en veux ? t’en as !», des guitares circa-1981 dans tous les sens. Plus inspirés que leurs copains d’Interpol, pas révolutionnaires pour un sou, les Editors sont quand même d’une efficacité fofolle. Tripping.




44. Digitalism - st [Kitsuné]
Les Allemands de Digitalism, à l'instar de leurs compères Parisiens de Justice, rendent hommage (ou pompent sans vergogne, c'est selon) Daft Punk (jamais autant mis à l'honneur depuis la sortie d''Homework') et sortent un disque bandant et qui ferait même danser mamy. Imparable.



43. Laura Veirs – Saltbreakers [Nonesuch]
La mignonnette avec ses chtites lunettes toutes rondes de Seattle revient, avec un bien beau disque de songwriting pop/folk, très inspiré une nouvelle fois, qui mélange plutôt finement pistes langoureuses et intimistes et moments beaucoup plus enlevés, un genre qui lui sied bien . Comme dit Sami, Laura Veirs, elle fait tout le temps le même disque. Mais elle le fait bien.


42. Islaja – Ulual yyy [Fonal]
Troisième album pour la finlandaise, le plus abouti. Un disque tout en finnois, aux ambiances psychédéliques et planantes, au dessus desquelles vole une grande voix. Le genre d’albums dont il est assez difficile de se défaire. Le genre d’artiste à vous donner envie d’apprendre le finlandais, comme ça, entre deux bouchées de saumon.



41. Rand and Holland – Caravans [Spunk]
Un peu de Nick Drake, des touches de Jim O'Rourke, pas mal de Kings of Convenience et de toute la clique nordique qui embellie nos oreilles depuis quelques années déjà. Voyage en caravane en plein cœur d'une americana et d'un folk lumineux. Et sans Hugues Aufray.





40. Hauschka – Room to Expand [Fat Cat]
Si le fils de Max Richter devait faire du piano, il s'appellerait Hauschka. Des pièces entièrement sur cet instrument, tantôt déstructurées, tantôt titillés par quelques mouvements électronique. Histoire d'enfoncer le clou, tout se passe sur 130701, le sous-label de Fat Cat, spécialisé, dira t-on, dans les musiques de chambre et au catalogue parfait. Encore plus avec ce disque. Bondieu c'est beau.


39. Arctic Monkeys – Favourite Worst Nightmare [Domino]
Loin de l’hystérie collective de leur premier album, leur 'Favourite Worst Nightmare' est une bien belle surprise, homogène et moins blindé de tubes comme pouvait l’être 'Whatever People Say I Am, That's What I'm Not'. Moi qui pensais qu’il ramerait avant de trouver une vraie maturité artistique, j’en suis pour mes frais. Excellente surprise.



38. Ez3kiel – Naphtaline [Jarring-Effects]
Le seul groupe intéressant et pas chiant de chez Jarring Effects, et ça même quand ils font du dub et surtout quand ils sont avec DAAU, sort un nouvel album. Sans dub. Avec plein d'ambiances de musique de film et de Yann Tiersen. Un virage très intéressant et passionnant. Quant à l'objet physique, c'est indispensable, comme à chaque fois avec le groupe.



37. Eluvium – Copia [Temporary Residence]
L’an passé, c’est le ‘Harmony In Ultraviolet’ de Tim Hecker qui venait rythmer mes fins de soirées et mes débuts de nuits. Cette année, c’est le beau 'Copia' d’Eluvium qui lui succède. Planant, ambiant, atmosphérique, et minimal, un disque d'une beauté céleste.




36. Robert Wyatt – Comicopera [Domino]
Le grand Robert Wyatt revient un siècle après son dernier album. Il ramène dans sa besace son ambition artistique (toujours rock progressif, un peu de jazz, de la pop plus «basique» aussi), son monde à lui, quelques copains (Brian Eno, Paul Weller, notamment) et sort une bombe magistrale et vibrante. Touchant comme personne le Robert. Et puis avec sa grosse barbe et sa tête de nounours, on lui ferait bien un câlin tiens.

35. !!! – Myth Takes [Warp]
Première rencontre scénique avec votre serviteur en 2007. Résultat ? Une baffe. Nouvel opus dans les oreilles ? La même. Un disque plus concis, mieux maîtrisé que le premier, avec des titres à faire danser le monde entier jusqu’au bout de la nuit, dans tous les coins. Un album d’une efficacité rare. “4 your heart of hearts... yeah... talking bout real love baby...”.


34. Mira Calix – Eyes Against The Sun [Warp]
Entre électronique, minimalisme et expérimental feutré, Mira Calix pond un nouvel album beau… mais beau ! C’est assez incroyable. On y rentre doucement, comme dans une eau bien chaude et on en ressort tout tourneboulé. Mélodiquement, c’est très fort. Classe.




33. Marissa Nadler – Song III: Bird on the Water [Peacefrog]
Nouvel album en forme d'apothéose pour la grande Marissa et émotion à fleur de peau tout au long de cet album. Un disque de folk splendide, mené par une bien belle voix, qui pose quand même la question : comment est-ce possible qu’une voix et une guitare acoustique, à peine embellies par quelques cordes, arrivent à toucher autant et à vous foutre des frissons tout le long de l’échine ?


32. Le Loup - The Throne of the Third Heaven of the Nations' Millennium General Assembly [Hardly' Art]
Rencontre entre Sufjan Stevens, Radical Face et Grizzly Bear. Pop intimiste, folk délicat qui ne veut pas trop en faire de peur, justement, d'en faire trop, banjo, chœurs et canons au programme. Une des très belles découvertes de 2007. Un disque dont on ne se détache pas facilement.


31. Bishop Allen – The Broken String [Dead Oceans]
Voilà un groupe un peu foufou qui, un soir d’hiver 2005, decide qu’en 2006, il sortira un disque par mois. Comme ça. Parce qu’il est d’humeur. De ce pari un peu débile à la base naitront 12 Ep, tous intitulés du nom du mois de leur sortie. Certains des titres presents se retrouvent aujourd’hui sur ce second album, condensé d’indie-pop, variée, à la belle écriture. Il y a quelques hymnes qu’on se surprend à fredonner plus souvent qu’à son tour. Un vrai grand groupe est né. Et avec lui, un vrai bon label. Chouette.


Avant de passer à la suite, un extrait pour chaque album concerné. Dix-neuf dans le lecteur deezer et un seul (car trop lourd pour le logiciel) à part, celui de Souvaris:

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Souvaris - The Young Ted Danson