mercredi 12 septembre 2007

Paul McCartney - Memory Almost Full [Mercury]

Je m’étais dit « allez, maintenant que tu en as fait des caisses sur des albums pop, faudrait peut-être parler un peu de hip-hop ». Même si l’année semble résolument peu encline à proposer de grands crus de ce coté là, je me suis dit que j’allais quand même trouver de quoi raconter. Et puis… non finalement. Pas l’envie. Je suis dans une période poppy, c’est pas d’ma faute m’sieur l’juge, j’y peux rien.

Donc en lieu et place d’un disque qui sent bon le beat et le sampling, discutons plutôt d’un p’tit jeune d’une soixantaine d’années, un des deux seuls rescapés du, selon l’expression populaire, « plus grand groupe de l'histoire de la musique ». Bref, Paul McCartney. Macca quoi.

Un Paulo qui connaît déboires amoureux et financiers depuis quelques mois déjà. Mais qui retrouve une vista assez incroyable depuis un 'Chaos And Creation In The Backyard' serein, inspiré, même pas ampoulé par un Nigel Godrich, pourtant fadeur devant l’éternel, c’est dire.

Bref, un McCartney qui semble avoir retrouvé la clé de son coffre à mélodies qu’il avait perdue depuis quelques années. Son Memory Almost Full confirme tout cela. Beaucoup moins acoustique que sa dernière livraison, Macca pond un album particulièrement enlevé, plus libre, très pop, avec tous les atours qui vont avec (piano, violons, mandoline). Et aux mélodies imparables. Alors oui, tout le monde sait qu’on parle ici du type qui a composé Eleanor Rigby, Cant’ Buy Me Love ou l’affolant Nineteeneightyfive. Il n’empêche, répétons le, et à l’envie : Paul McCartney est un songwriter de génie. Et il le prouve tout du long de ce disque.

Plus Wings que Beatles, plus eighties que sixties, notre homme frappe un grand coup avec ce Memory Almost Full. Et quand les guitares se mettent à riffer, tout est juste, évident. House of Wax, par exemple, aurait du être un massacre : voix haut perchée et pleine d’échos, solos en fin de morceau. Et pourtant, rien de vulgaire, de pompeux : ici, tout apparaît empreint d’une classe surprenante.

Memory Almost Full est un album qui respire le plaisir (ces sifflements posés ici et là, à peine dans le ton, mais particulièrement « vrais »). Et même lorsque Paul McCartney évoque sa mort sur At The End of The End, avec ce côté Johnny Cash (période Rick Rubin) qui lui va à ravir, on ne peut s’empêcher de garder le sourire. (Sortie : 5 juin 2007)

Son :
Site Officiel 

(on remercie Mercury pour n’avoir pas voulu mettre en ligne des extraits de plus de 30s pour chaque morceau. On ne sait jamais, de méchants pirates pourraient vouloir encoder tout ça. La planète se réchauffe, le temps part en sucette, ça se bastonne chaque jour un peu plus aux quatre coins du monde. Mais heureusement, les majors de l'industrie musicale, elles, ne changent rien. Et continuent de se ridiculiser et de creuser leur propre tombe un peu plus chaque jour. Au moins quand elles tomberont dedans, ça nous fera des vacances, ça sera déjà ça).


Le clip de Dance Tonight, avec Michel Gondry à la prod et Nathalie Portman (notamment) devant la caméra : 


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